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Mister Market and Doctor Conjoncture du Jeudi 13 Juin 2013: Voyage au bout de la ruine Par Bruno Bertez ![]() Nous vous invitons à relire tous nos textes antérieurs qui se rapportent au thème de l'instabilité financière. Nous y sommes. Ce qui est en cause en ce moment, c'est la grande vague de deleveraging qui touche les émergents. Elle se manifeste par des liquidations désordonnées des devises émergentes sur les marchés de changes, des ventes pressantes sur les marchés obligataires correspondants et des pertes importantes sur les marchés d'actions. Pendant des années, les capitaux ont été attirés par la croissance plus forte de ces pays, par un couple risque/rentabilité favorable; maintenant, le mouvement s'inverse. Les capitaux fuient les émergents, il faut soutenir les devises pour empêcher leur dégringolade, le risque parait majeur. Il y a un lien entre le leveraging et la liquidité. Ce lien est à double sens. Quand la liquidité est perçue comme élevée, on prend des risques, on s'endette pour gagner plus et cela augmente la liquidité: c'est la transitivité. Quand on sent que la liquidité disparait ou menace de disparaitre, on fait l'inverse, on réduit les dettes, on vend les positions, les acheteurs se dérobent, la liquidité disparait encore plus. C'est la transitivité en sens inverse. Là-dessus arrivent les appels de marge. On attribue, dans la presse, le sell-off, les liquidations sur la périphérie mondiale au risque de réduction progressive des quantitative easing américains. Cela joue certes, mais le noeud de causalités est plus complexe. - il y a la perspective de récession globale, l'embellie américaine ne parvient pas à dissimuler la réalité du ralentissement global. - il y a les bouffées de déflation sur les matières premières, l'énergie, l'immobilier localisé. - il y a les difficultés chinoises, croissance au point mort, système bancaire en piteux état. - il y a les erreurs de gestion terribles de pays comme l'Inde ou le Brésil ou encore l'Australie. - [...]http://leblogalupus.com/2013/06/13/mister-market-and-doctor-conjoncture-du-jeudi-13-juin-2013-voyage-au-bout-de-la-ruine-par-bruno-bertez/ |
![]() ![]() | Des Pigeons aux Poussins, la fronde continue ![]() Ce n'est vraiment pas de chance pour le gouvernement Ayrault. Que ce soit sur le terrain réel ou sur le terrain numérique, il accumule les mouvements de protestation et de contestation de plus en plus suivis. Et s'il avait relativement bien joué la partition pour se débarrasser tranquillement d'une jacquerie assez violente avec les Pigeons, il sera plus difficile de s'en sortir sans concessions avec les Médecins et les Poussins... On se souvient qu'en octobre 2012, une page Facebook, qui s'était rapidement muée en mouvement de fond, avait animé la vie politique française en rassemblant plusieurs dizaines de milliers d'entrepreneurs sous une même bannière, celle des Pigeons. Ces derniers se plaignaient alors ouvertement du sort qui allait leur être réservé par les socialistes qui venait d'accéder au pouvoir et se sentaient pousser des ciseaux taxatoires au bout de chaque doigt. À ce moment-là, en effet, un projet encore dans les cartons de Bercy prévoyait de modifier le code fiscal pour assaisonner les entrepreneurs qui auraient eu l'outrecuidance de faire des bénéfices à la revente de leur entreprise (en France, oui, c'est fou, non ?) et promettait alors de les faire parcourir un petit enfer fiscalo-administratif pour les punir d'avoir eu l'idée idiote d'entreprendre sur le territoire de la Nouvelle Socialie triomphante. Pour mémoire, le projet de loi aboutissait à une taxation si complexe qu'un schéma exact mais absurde résumait à lui seul l'incroyable folie qui s'était emparée de nos dirigeants. L'issue de ce mouvement fut assez piteuse : peu doués dans la politique politicienne, les auteurs de l'appel initial, visant à supprimer l'énième changement fiscal ubuesque proposé, furent reçus en grandes pompes, furent correctement embobinés, et furent amenés à retirer leur proposition de manifestation avant même que la loi ne fut discutée, en l'échange d'une assurance (toute politicienne) que la proposition serait retirée. La suite, on la connaît : comme convenu, la manifestation de protestation n'eut pas lieu et en échange, la loi ne fut ni retirée, ni amendée, illustrant ainsi la valeur réelle de la parole des politocards qui nous gouvernent. Quelques mois plus tard, c'est au statut d'auto-entrepreneur d'entrer dans les turbulences gouvernementales. Il faut bien comprendre que ce statut, qui permet à une personne de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale dans un cadre juridique et fiscal [...] http://h16free.com/2013/06/13/24231-des-pigeons-aux-poussins-la-fronde-continue |
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Baisse pour le Dow Jones et le S&P 500 : la Fed ne suffit plus - Nous avons beau forcer le trait, recourir à des métaphores aussi subtiles qu'un marteau-pilon, nous finissons toujours par être débordé par la réalité. La réalité de la sphère financière finit systématiquement par surpasser les caricatures que nous en faisons. C'est le cas plus particulièrement pour l'une d'entre elles : le marché, tel un junkie accro aux injections des banques centrales ne peut se satisfaire bien longtemps de sa dose quotidienne. Il lui en faut toujours plus, même lorsque son sang finit par contenir davantage de drogue monétaire que de plasma. Or les banques centrales qui recourent à des seringues de format "magnum" ne parviennent plus à provoquer un flash durable. Après les assouplissements quantitatifs massifs de la Fed et de la Bank of England, voilà que les investisseurs se montrent ouvertement déçus de voir la banque centrale japonaise s'en tenir à son programme d'assouplissement monétaire initial. Puisque le "toujours plus" espéré n'était pas au rendez-vous mardi matin, les marchés se sont remis à douter de la pérennité du QE3 de la Réserve fédérale américaine : la question n'est pas de savoir si elle va lever le pied mais quand elle va s'y résoudre. - Wall Street part en guerre... Après un mauvais départ mardi dans le sillage d'indices européens qui dévissaient de 2% vers 15h30, le Dow Jones a mis moins de deux heures pour repasser de -1% à +0,1%. Il est toutefois plus facile de tracter un indice composé de 30 valeurs en territoire positif qu'un S&P composé de 500 entreprises. Le rebond n'aura fait illusion que durant quelques minutes... Mais c'étaient celles qu'il fallait pour annihiler un signal baissier qui excitait l'imagination de pessimistes un peu naïfs : ils ont oublié que les marchés, c'est devenu du poker et que le temps du bridge bien policé est révolu. Les vainqueurs sont ceux qui savent manier leurs piles de jetons et bluffer au bon moment. C'est un jeu de domination "ici et maintenant", pas de prospective et de pari sur l'avenir. La remontée des indices américains entre 17h15 et 17h30 ne semble avoir eu comme objet que de permettre aux places européennes de limiter la casse en fin de [...] http://la-chronique-agora.com/baisse-dow-jones-sp-500/ |
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Politique friction du Mercredi 12 Juin 2013: La France doit réécrire sa mémoire collective. par Bruno Bertez ![]() Ce qui frappe l'étranger qui entre en contact avec les Français, surtout ceux de haut niveau, ce sont leurs certitudes. Les Français ne doutent pas un seul instant d'avoir raison sur tout. Le compte rendu récent, dans un organe Suisse, d'un voyage de sénateurs Français après des autorités du pays en atteste: ils ne doutent de rien et profèrent énormités sur énormités sans sourciller. Les Suisses traient cela avec humour, ils ont tort: Pourquoi? Parce que ce pays est pollué par la culture Française, le mal Français, les erreurs Françaises. Tout se transmet par la ligne de fausse bien pensance des internationales socialistes. La Suisse est sous contagion. Nous nous demandons souvent comment se fait-il que le mensonge et l'imbécillité réussissent si bien? Nous ne trouvons à ce jour que des réponses partielles, mais déjà les partielles apportent un peu de compréhension. Il est évident qu'il y a une similitude énorme entre la situation du gouvernement Hollande et celle de Mitterrand. Hollande en un an c'est la contraction de Mitterrand en 3 ans. On part sur des rêves, on se heurte au réel , on le nie , puis on cède et on se soumet. On masque le tout dans un galimatias verbeux et on détourne l'attention sur le sociétal et les grands mots creux. Ensuite on tourne le dos radicalement, cyniquement à ses analyses et ses promesses. On met au rencart le thème de l'égalité, on le remplace par le thème de la compétitivité... On essaie de tendre la main aux patrons et on marche sur les travailleurs, en pensant tout bas, de toutes façons, ils n'ont pas le choix.... PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT: Pierre Mauroy a été l'homme des trois premières années de Mitterrand. C'est lui qui a essayé de tenir les promesses économiques et sociales, il a été trahi et sacrifié sur l'autel de la politique pragmatique d'austérité au profit de Fabius. On a habillé cela de virage dit "moderniste". Un bon moyen de se débarrasser de Mauroy devenu trop encombrant avec son humanisme, son social et son archaïsme économique. Mauroy était trop honnête pour pouvoir continuer dans la voie de la fidélité, il fallait un Fabius, il fallait revenir à la gauche [...] http://leblogalupus.com/2013/06/12/politique-friction-du-mercredi-12-juin-2013-la-france-doit-reecrire-sa-memoire-collective-par-bruno-bertez/ |
![]() ![]() | Le panoptique du 21ème siècle ![]() À moins bien sûr de ne plus lire que ce blog et de le considérer comme une source d'informations fiables (fou que vous êtes !), vous devez déjà avoir entendu parler de PRISM, de surveillance massive, de réseaux sociaux et de la carrière d'Obama qui pourrait rétrécir. Comme nous allons le voir, ça se joue aux USA, mais ça se joue surtout partout dans le monde, ici et maintenant. Bon, histoire de vous mettre un peu de contexte sur deux ou trois paragraphes, résumons l'affaire qui agite la blogosphère actuellement. En substance, tout part d'un certain Edward Snowden qui, il y a quelques jours, a permis de montrer, preuves à l'appui, que la NSA et la CIA espionnent directement toutes les sources de données informatiques comme Facebook, Twitter, Google, tous les appels téléphoniques qui passent, sans jamais calmer l'appétit de ces agences de renseignements. Bien évidemment, cette révélation n'étonne pas, à proprement parler : tout le monde se doutait déjà que les divers services d'intelligence des Etats-Unis récupéraient toutes les données qu'ils pouvaient, de toutes les façons possibles, y compris celles dont la légalité est douteuse (voire inexistante). Mais la preuve apportée, voilà un pavé dans la marre d'Obama (dont on se souvient qu'il avait, en son temps de sénateur, vertement tancé Bush pour ses écoutes). Effet secondaire amusant : les obamolâtres, nombreux dans la presse ici et outre-Atlantique, doivent faire face à un nombre assez conséquent de scandales de plus en plus importants qui remettent largement en question le mythe comique de président intègre qu'ils s'étaient employés à construire, par différentiel avec un Bush à la probité elle-même très discutable. Pour le moment, c'est surtout internet qui s'en donne à coeur joie ; on attend les éditoriaux outrés ou larmoyants de ces journalistes qui n'ont toujours pas compris que le président actuel n'a rien à envier aux précédents en terme de mauvaise foi ou de pratiques douteuses. Pendant ce temps, le fond de l'affaire (l'espionnage industriel d'une grande puissance à des échelles jamais atteintes auparavant), il [...] http://h16free.com/2013/06/12/24337-le-panoptique-du-21eme-siecle |
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Nouvelle flambée des taux sur le marché obligataire - Après la séance faste de vendredi, après les 5% de hausse de Tokyo hier matin (plus forte progression depuis le 16 mars 2011)... c'est un peu comme si quelqu'un s'était accroché dans le câble d'alimentation, provoquant une panne de courant sur les places occidentales. La journée de lundi a été d'un ennui mortel de part et d'autre de l'Atlantique, avec une volatilité intraday quasi nulle. Le CAC 40 a oscillé entre 3 860 et 3 880 durant plus de neuf heures, avant d'en terminer en repli de 0,2%). Le Dow Jones s'est retrouvé quant à lui encalminé entre 15 210 et 15 280 durant 99% du temps (0,4% de variation). Au final, le Dow s'est effrité de -0,06%, le S&P 500 de -0,02%. Enfin, le Nasdaq affichait un score de clôture (0,13%) strictement équivalent à celui observé dès 15h35 puis à la mi-séance. Cette stabilité pourrait n'être que très provisoire dans la mesure où les marchés obligataires traversent de nouvelles turbulences, avec une très nette tension des taux longs américains - plus de 2,22% en clôture. - L'Allemagne aussi est concernée Ils ont dévissé de 3,5% pour un rendement qui se tendait symétriquement vers 1,60% contre 1,55% vendredi. Pas une seule statistique allemande ou européenne ne peut expliquer un tel décalage... et encore moins la révision à la baisse des objectifs de PIB des Pays-Bas. On y attend une récession à -0,8% en 2013 (contre -0,6% en début d'année) et une croissance divisée par deux en 2014 (à 0,5% contre 1% initialement). De lourds dégagements ont affecté la classe des dettes high yield - surtout celles assimilées à la catégorie junk bonds, la course au rendement poussant les opérateurs à prendre des risques démesurés jusqu'à une date récente. En Europe, les fonds d'investissement en obligations ont enregistré une décollecte record de -12 milliards d'euros à l'issue de la première semaine de juin. C'est du jamais vu depuis la crise grecque du printemps 2011... mais loin d'inquiéter les stratèges, cette liquidation massive est interprétée comme une chance pour les actions. Cela d'autant plus que les 3% ou 4% perdus à Wall Street procurent un "excellent point d'entrée" sur le [...] http://la-chronique-agora.com/taux-marche-obligataire/ |
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Mister Market and Doctor Conjoncture du Mardi 11 Juin 2013 : Swimming with sharks par Bruno Bertez ![]() Hier Lundi 10 Juin les taux du 10 ans US ont inscrit un plus haut de 14 mois à 2,26%. Ceci conforte les observations faites dans notre Edito. Est-ce la bonne fois, le bon départ pour la hausse des taux de marchés? Nous ne nous aventurons pas à une prévision, comme nous l'avons dit : Nous écrivons! En particulier ce que tout le monde ne voit pas forcément, ce qui se passe à la périphérie globale. Nous disons que cette fois c'est la périphérie globale qui est fragile et donc que c'est elle qu'il faut suivre. Il faut reprendre l'image de la mer qui se retire pour bien comprendre les phénomènes en cours ou à venir. Quand la mer du leveraging, la mer des liquidités monte, il y en a pour tout le monde et même les parties les plus exposées, les plus fragiles en sont recouvertes. Quand la mer commence à se retirer, quand la musique commence à se mettre en sourdine, tout ce qui est exposé, tout ce qui est marginal, périphérique, de second choix devient menacé. Non seulement nous ne faisons pas de prévisions, mais nous déconseillons d'en faire. Tout ce que vous savez, ils, le grand "ILS", le savent comme vous. ILS connaissent la technique des marchés mieux que Goldman Sachs et en plus ILS savent ce que GS fait. ILS ont toutes les cartes en mains, et en plus connaissent leurs différents scénarios. ILS maitrisent le chartisme, jeudi dernier sur la moyenne mobile 50, ILS ont embarqué les marchés. Vous imaginez qu'ILS ne vont pas prendre le risque de détruire le travail de 5 ans, ILS testent, élaborent, mettent au point. Les écoutes de la NSA ne sont que l'émergence de l'iceberg de la surveillance, du contrôle et du dirigisme. S'agissant du S&P 500, nous ferons quelques observations : Il donne toutes les indications négatives annonciatrices d'un décrochage. Les internals se dégradent, le momentum semble fléchir, la dette sur marge est à un niveau record. La conjonction d'indicateurs est telle que si les marchés étaient naturels nous dirions que nous sommes surs d'une forte correction. Hélas, tout est fait à la main. La conjonction des indicateurs menaçants: suracheté, surévalué, surcomplaisant, overbullish, et taux en forte [...] http://leblogalupus.com/2013/06/11/mister-market-and-doctor-conjoncture-du-mardi-11-juin-2013-the-fools-on-the-ils-par-bruno-bertez/ |
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L'Edito du Mardi 11 Juin 2013: Marchés mondiaux, les premiers coups de tonnerre! Crise, acte II. Par Bruno Bertez ![]() Nous nous sommes élevés ces derniers temps contre l'irresponsabilité de ceux qui envoyaient les investisseurs à l'abattoir. Nous vous renvoyons à quelques papiers récents du type : « Tout va très bien Madame la Marquise », à l'économie Schrödinger, ou encore à ce texte dans lequel nous attirions l'attention sur les poches de déflation mondiale qui allaient s'élargissant. C'est au moment où les risques graves se précisent que la communauté financière, gouvernementale et, bien sûr, médiatique se mettent, avec un bel ensemble, à entonner le chant de la victoire. Nous serions à la veille de la grande sortie de crise -n'est-ce pas monsieur Hollande-, à la veille de la reprise auto-entretenue aux Etats Unis et, bien sûr, il n'y aurait pas assez de billets de loterie pour tout le monde. Nous ne ferons pas un long développement pour étayer notre diagnostic, car ce serait nier la valeur de tous nos travaux antérieurs que de répéter nos analyses. Depuis le début de la crise ouverte, manifeste, nous développons la même analyse, nous décrivons le même déroulement et ce serait faire injure au lecteur que de croire qu'il n'est pas prêt à affronter les événements qui s'annoncent.
Le remède monétaire prescrit depuis 2008 n'en est pas un, c'est une drogue qui n'agit que sur les symptômes; en profondeur, le mal gagne, tandis que l'accoutumance progresse. Les économies sont « addictes » à la cocaïne financière, ils en ont besoin pour se maintenir dans l'euphorie. Alors que les rendements décroissent, que les surdoses de l'overshooting japonais déstabilisent les marchés, voilà que les investisseurs, spéculateurs, commencent à se précipiter vers la sortie. Comme toujours, l'euphorie et le krach coexistent au [...] http://leblogalupus.com/2013/06/11/ledito-du-mardi-11-juin-2013-marches-mondiaux-les-premiers-coups-de-tonnerre-crise-acte-ii-par-bruno-bertez/ |
![]() ![]() | Quand l'Etat s'auto-trolle ![]() Pour ceux qui auraient encore des doutes et n'auraient pas repéré l'éléphant au milieu du salon qui fait des claquettes sur les biscuits de Mère-Grand, l'Etat ose tout, c'est à ça qu'on le reconnaît. Troll du soir, bonsoir. Étrange collision d'actualité. D'un côté, l'État surveille tout et tout le monde. Et n'hésite pas, armé dans son bras droit d'une loi d'airain votée par des parlementaires affûtés et dans son bras gauche d'un solide gourdin règlementaire, à verbaliser une poignée d'enfants de Chalonge (en Isère) de 4 à 10 ans pour n'avoir pas pu présenter leur titre de transport dans le car scolaire car ils l'avaient oublié en classe. Pan dans la gueule, c'est bien fait. Bande de petits fraudeurs. Graines de délinquants. (Non parce qu'on commence comme ça, à oublier son titre de transport avant d'aller à la cantoche, et on termine à brûler des scooters place du Troca. Sévérité, action/réaction, et prune dans les dents.) D'un autre côté, l'Etat sait qu'il peut se permettre une certaine douceur de vivre, un petit peu de latitudes, surtout lorsqu'il s'agit de petits sous-marins, de gentils missiles nucléaires, de sympathiques bases militaires de la Marine, et de matériel et de zones territoriales classées secret défense. Après tout, ce n'est pas comme si un attentat sur place, une prise d'otages, ou des explosions terroristes étaient à redouter à l'Île Longue, près de Brest. Tout le monde sait bien que les terroristes n'aiment pas la pluie et le climat vivifiant de l'océan Atlantique ! ... Souriez, vous payez pour tout ça. [...] http://h16free.com/2013/06/11/24385-quand-letat-sauto-trolle |
![]() ![]() | L'impossible gestion de la retraite par les socialistes ![]() On s'en souvient (vaguement) : le candidat Hollande avait promis, outre quelques ruisseaux de miel et de lait, des fesses roses aux bébés et des retraites heureuses aux anciens. Le président Hollande, pour conserver son pouvoir, va cependant devoir fermer le robinet à miel et à lait, arrêter la distribution de talc et réformer les retraites. Ou, au moins, faire comme si. Et c'est donc après avoir ramené la retraite à 60 ans (pour les salariés ayant commencé jeune, scrofuleux et avec un pied bot) avec la sagacité qui caractérise les démagogues débonnaires que notre président a décidé, à l'odeur de la situation générale qui ne sent plus trop la rose, de lancer une grande et belle réformichette de la retraite afin de sauver (une fois encore) ce système par répartition qui, comme chacun le sait, fait saliver le reste du monde. Pour cette tâche, qu'on imagine fort ingrate, il a désigné ce dont le pays avait vraiment besoin : un super-Ayrault, qui redressera les comptes, réformera les retraites et guérira les écrouelles (enfin pour les écrouelles, on verra demain, car aujourd'hui il doit aller voir où en sont les travaux de l'aéroport Notre-Dame des Landes). Cette courageuse remise à plat d'un système presque séculaire a été saluée comme il se doit par toute l'intelligentsia politique de Paris comme en témoigne par exemple la palpitante exégèse de la Malgré cette volée de steaks dodus et roboratifs, on comprend bien sûr que cette « réforme » sera du même acabit que les précédentes : de la dentelle législative finement ouvragée, toute en nuances subtiles et aérée comme du coton d'Égypte, ménageant toutes les susceptibilités et plus encore. Bien sûr que l'État ne peut plus attendre ! Bien sûr que la réforme est indispensable [...] http://h16free.com/2013/06/11/24341-limpossible-gestion-de-la-retraite-par-les-socialistes |
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Vive la Fed et l'emploi US : le Dow Jones remonte - Les acheteurs ont lancé vendredi en fin d'après-midi une grosse offensive contre les opérateurs restés en position short depuis jeudi (inspirés par la prestation décevante de la BCE) et qui ont persévéré en se fiant à la lourdeur des places asiatiques. Ce genre de scénario n'est guère original dans un marché-casino où les gros joueurs appliquent des stratégies de type "partie de poker". En l'occurrence, nous avons assisté à un de ces cas typiques où le bluff et la hauteur des piles de jetons compte bien plus que la valeur des cartes que l'on a en main. Les acheteurs/relanceurs ont porté les enchères jusqu'à 15 250 sur le Dow Jones (+1,4%), ignorant superbement la soudaine remontée des taux longs américains au-dessus des 2,15% (le T-Bond en a terminé à 2,18%). Wall Street a salué dans l'allégresse des chiffres de l'emploi US qui étaient médiocres et neutres à souhait. Ils ne devaient refléter ni dégradation du marché du travail ni embellie du côté du chômage, ce double impératif a été respecté. - Un cas de figure idéal C'était en somme le cas de figure idéal puisque les spéculations sur une évolution de la politique monétaire de la Fed sont théoriquement repoussées d'un mois - tout du moins en ce qui concerne les données relatives au marché du travail. Les as du poker l'ont jouée très fine : ils ont misé du bout des doigts pour ne pas intimider les autres joueurs. Les indices américains avaient prudemment entamé la séance et les écarts restaient contenus autour de 0,5%... un coup d'attente. Et puis tout s'est accéléré vers 16h, les gains doublant en l'espace d'un quart d'heure. Avec cette relance agressive, les acheteurs ont obtenu le résultat escompté : les vendeurs se sont couchés. Même ceux qui pensaient détenir une bonne main - la hausse des taux longs valant une paire d'as - ont juste "collé" à la mise de leurs adversaires au lieu de contre-attaquer pour déstabiliser les bluffeurs (une grave erreur psychologique). - Mission accomplie pour les acheteurs |
![]() ![]() | Trop d'impôt tue l'État ![]() Consternation chez nos élites : tout ne se passe pas comme prévu, et les rentrées fiscales sont moins bonnes qu'espérées. La situation, au demeurant fort dégradée, semble maintenant prendre des tournures catastrophiques au-delà des blogs alarmistes et méchants comme le mien. Immédiatement, les hauts-fonctionnaires, les politiciens et les journalistes mènent l'enquête. Tout commence avec un article de La Tribune dont le titre donne immédiatement le ton : « Le mystère s'épaissit autour de la chute des recettes de TVA ». En effet, d'après les tremblotants folliculaires en charge de l'enquête, la chute des recettes de TVA, enregistrée dernièrement dans un Bercy un peu paniqué, s'est accentuée sur les quatre premiers mois de 2013, contre toute attente. Or, la stagnation de l'économie ne suffit pas à l'expliquer. Bon, certes, en fait de stagnation, on est tout de même dans une crise que même les benets socialistes acceptent maintenant d'appeler « carabinée » alors qu'ils se gaussaient du précédent inutile à la tête du pays quand il prétendait avoir à faire à une crise, précisément, carabinée. Certes aussi, l'avalanche de taxes et de ponctions diverses, sur les douze derniers mois, apparentée aux pédalages frénétiques d'un capitaine d'esquif de plaisance un peu perdu au milieu d'un lac à l'approche d'une grosse tempête, n'a pas permis d'accroître les rentrées fiscales à la hauteur prévue. Mais bon. Tout de même ! Tout le monde sait que la France est riche ! Tout le monde sait que le système de redistribution sociale marche à plein, qu'il produit toujours moins d'inégalité et de pauvreté, que le chômage est vaillamment combattu et que les riches ne s'enrichissent pas trop ! Dès lors, pas de doute, l'effondrement des rentrées de TVA ne peut s'expliquer par la conjoncture : les calculs de la Cour des Comptes sont d'ailleurs formels, tout ceci est très louche, mes petits amis. Ben oui : la consommation n'a pas baissé. La TVA ne devrait donc pas diminuer, que diable ! L'hypothèse d'une fraude, d'une ampleur massive, n'est pas encore clairement annoncée. Mais elle est déjà évoquée, au moins par les journalistes qui relaient ces bruits de couloirs sans nom, sans origine et sans direction mais qui tombent rudement bien quand on a besoin d'eux. Le tableau, pour le moment esquissé à [...] http://h16free.com/2013/06/10/24254-trop-dimpot-tue-letat |
![]() ![]() | Après La Faustérité, un débat Contrepoints à ne pas manquer ![]() Il reste encore quelques places pour le débat organisé par l'équipe de Contrepoints, « Après la Faustérité », qui aura lieu la semaine prochaine (samedi 15, donc). Compte-tenu de la qualité des intervenants réunis, on ne peut que se laisser tenter. Il aura lieu de 9h à 13h, à la Maison des Mines et des Ponts et Chaussées, 270 rue Saint Jacques, dans le Cinquième arrondissement de Paris (salle AB). Les débats permettront de présenter différents sujets sur les politiques économiques, fiscales et sociales mises en place par les différents gouvernements européens depuis le début de la crise de 2008. Un groupe d'économistes du nord, du sud de l'Europe et de pays non-membres de la zone euro présentera une stratégie pour une segmentation contrôlée de la zone euro afin d'aider l'Europe du sud et sauver l'Union européenne et le Marché commun. Deux panels proposeront de redéfinir le fonctionnement de l'État, des collectivités locales, des retraites, de l'assurance-maladie et de l'assurance-chômage ainsi que de présenter des solutions pour assouplir les contraintes fiscales et réglementaires qui pèsent sur le développement des entreprises et de l'emploi, simplifier l'administration afin de laisser la société se réinventer. Intervenants : Charles Beigbeder (secrétaire national de l'UMP, président de la commission entreprenariat du Medef), Aurélien Véron (président du PLD, membre du comité exécutif de l'UDI), Guillaume Cairou (fondateur du Club des Entrepreneurs, PDG de Didaxis), Jacques Sapir (EHESS), Hans-Olaf Henkel (ancien président de la Fédération des industries allemandes), Stefan Kawalec (ancien vice-ministre des finances polonais), Brigitte Granville (Université Queen Mary de Londres), Jean-Michel Fourgous (maire d'Élancourt, ancien député), José Piñera (International Center for Pension Reform), Dan Mitchell (Institut Cato), Edward Stringham (Université Fayetville), Anne Coffinier (Fondation pour l'école), Jean-Philippe Delsol (Institut de Recherches Économiques et Fiscales), Chris Butler (Americans for Tax Reform), Enrico Colombatto (Université de Turin), Erich Weede (Université de Bonn) Les débats seront traduits en simultané du français vers l'anglais et de l'anglais vers le français. L'inscription est possible en ligne ici, au prix imbattable de 12? ! [...] http://h16free.com/2013/06/09/24324-apres-la-fausterite-un-debat-contrepoints-a-ne-pas-manquer |
![]() ![]() | Le catalyseur Méric ![]() Les événements se bousculent. L'actualité s'accélère. Le pays, sortant à peine d'un mois de mai hivernal, trottine rapidement dans le mois de Juin en gardant exclusivement à l'esprit un été que tout le monde désire douillet, calme et reposant. Ces petites foulées rapides ont cependant bien du mal à cacher la dégradation franche de l'humeur des coureurs. François Hollande, qui serait Président de la République française, part au Japon pour serrer quelques mains, tenter de vendre un peu de produits du terroir aux locaux alors que leur pays est en plein coma économique. Sur place, parfaitement égal à lui-même, il enchaîne bourdes et balourderies avec la prestance naturelle d'un cachalot échoué sur une plage de la Manche et son légendaire charisme d'abribus éteint. Pendant ce temps, la France trottine, sur plusieurs autres actualités. Hollande au Japon ? Ah bon ? En effet, pendant qu'il voyage, l'UMP a fini par déterminer, à la suite d'une procédure aussi rocambolesque que ridicule, que Nathalie Kosciusko-Morizet sera la candidate officielle du parti à la mairie de Paris. La crédibilité du scrutin étant aussi solide que celle de la candidate, certains présagent déjà une réussite flamboyante à la hauteur des enjeux et de la cohérence générale de la droite ces derniers douze mois. Au train où vont les choses, la candidate officielle du PS, Anne Hidalgo, peut quasiment faire imprimer un petit « Fluctuat Nec Mergitur » sur ses cartes de visite. Du reste, même si elle n'est pas élue, les cartes une fois imprimées pourront très bien servir pour sa rivale tant les deux socialistes sont interchangeables : les Parisiens devront probablement faire dans la spectrographie pour mesurer l'écart réel des deux programmes qu'elles vont nous présenter. Et toujours pendant que le Président et sa concubine renouvellent le comique vestimentaire, la droite s'organise mollement pour 2017 avec un match Fillon - Sarkozy qui s'annonce déjà pathétique ; entre l'ex-président excité et l'ex-premier atone, on voit mal ce qui pourrait passionner les foules. En outre, le simple fait que ces deux lascars puissent imaginer que tout pourra se passer comme sur du velours pour encore [...] http://h16free.com/2013/06/09/24281-le-catalyseur-meric |
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La BCE déçoit, la Fed persiste et l'emploi US... souffre - Les marchés ont été visiblement déçus par la prestation de Mario Draghi hier : "il ne s'est engagé sur rien, il laisse ses outils sur l'étagère". Autrement dit, il aurait parlé pour ne rien dire ! En fait, les marchés regrettent surtout qu'il n'ait pas dit ce qu'ils avaient envie d'entendre. La synthèse de politique monétaire de la BCE n'apporte en effet aucun élément original par rapport au précédent communiqué du mois de mai. Mario Draghi a simplement profité des questions des journalistes pour réaffirmer que le niveau des taux d'intérêt - maintenu à 0,5% - est adéquat et compatible avec le scénario de reprise graduelle qu'il voit se dessiner en Europe pour la fin de l'année. La BCE se réserve la possibilité de mettre en oeuvre d'autres outils à sa disposition. Notamment l'instauration de taux de prise en pension négatifs, maintes fois évoqués, pour contraindre les banques à irriguer l'économie réelle en crédit aux entreprises... et pas seulement en faveur des très grosses qui n'ont pas besoin de plus de cash. Mais les établissements financiers font de la résistance. Leurs marges sont basses (les taux marchés sont historiquement faibles) tandis que la solvabilité de nombreux emprunteurs leur semble douteuse. En d'autres termes, le risque reste élevé et il est insuffisamment rémunéré. - Pas de rachat de dette "en direct" pour les PME Le fond de l'affaire, c'est qu'il apparaît compliqué de valoriser et de packager des émissions de petites taille correspondant à des émetteurs ayant des métiers très hétérogènes et confrontés à des problématiques aussi dissemblables que possible. L'autre handicap de l'Europe, c'est que certains pays continuent de manquer de compétitivité. Qui plus est, ils ne doivent pas ralentir le rythme des réformes, sous peine d'être sanctionnés par les marchés (avec un tel portrait chinois, tout le monde pense à la France). Mario Draghi n'a pratiquement rien dévoilé de la nature des débats qui agitent les membres de la BCE. Cependant, il minimise les divergences de vues au sujet du recours aux rachats de dette ou d'un nouveau programme d'OMT - l'Allemagne continue de freiner toute initiative [...] http://la-chronique-agora.com/bce-fed-persiste-emploi-us/ |