Posted by h16     Politics
Chypre n'était qu'une répétition

Le 17 mars dernier, lorsqu'on apprenait, ébahi, la fermeture complète des banques chypriotes, je l'écrivais déjà : il n'y avait alors aucune garantie que ce qui y arrivait n'arriverait pas, un jour, en France. Quelques semaines plus tard, plusieurs éléments se mettent en place et confirment cette opinion.

Et puis, tant qu'on parle de Chypre, il est bon de rappeler que le traitement qui lui fut infligé est finalement assez différent de ce qu'on pouvait envisager au soir du 17 mars. En effet, si, à l'époque, on parlait d'une ponction de tous les comptes en banque pour moins de 10%, l'avenir aura montré que c'est une ponction montant jusqu'à 60% qui sera effectuée. A ce tarif, on comprend que le bank run, tant redouté, n'est plus une option : c'est une certitude ; bien sûr, il n'aura pas lieu du jour au lendemain, mais tout épargnant chypriote n'a plus aucun intérêt à conserver son argent localement. Entre les matelas, les Bitcoins, l'or et n'importe quel autre système que le bancaire, l'arbitrage face à des amputations massives est assez vite fait.

D'autant que cette razzia de l'état chypriote et des autorités européennes ne suffira pas : la situation est si mauvaise que le coût de ce que la presse appelle pudiquement « sauvetage » (là où « cambriolage » serait sans doute plus approprié) continue de monter, passant de 17.5 milliards à 23 milliards, la différence étant à la charge quasi-exclusive des déposants chypriotes. Le fait qu'ils ne soient pas très nombreux et assez éloignés des grandes capitales européennes favorise sans doute leur sous-représentation dans les médias, français notamment. Mais on imagine mal qu'ils apprécient la « solution » proposée.

Heureusement, des gens qui ont tout compris à l'économie nous expliquent qu'ils travaillent d'arrache-pied à « améliorer » la situation. Compte-tenu du track-record général des gouvernements en général, on peut continuer à avoir des sueurs froides.[...]


http://h16free.com/2013/04/15/22671-chypre-netait-quune-repetition
Posted by h16     Politics
Amusantes histoires de dictionnaires

La Représentation Nationale, c'est du sérieux de chez Sérieux Corp. Du solide en béton armé. Ainsi, pendant que certaine sénatrice, aux larges émoluments, joue en réseau pendant les débats sur le mariage homosexuel, les députés, eux, se penchent sur les douloureux cas de déviance de dictionnaires militants.

Et c'est donc Laurent Wauquiez (et son PEA de 120 euros) et Hervé Mariton qui s'y collent en fustigeant avec plein de mots durs et des petits postillons énervés la définition scandaleuse du mot Mariage dans l'actuel Dictionnaire Larousse, réputé comme chacun le sait pour être un ramassis d'imprécision et de dogmatisme propagandiste décontracté. Mais si.

En effet, la prochaine édition du dictionnaire qui paraîtra en juin a modifié sa définition du terme « mariage » pour indiquer :



« Acte solennel par lequel deux personnes de sexe différent, ou de même sexe, établissent entre elles une union... »



Sabre de bois ! Saperlipopette ! Sapristi et cornegidouille ! On ose ici, c'est manifeste, chercher des crosses aux députés qui tentent de s'opposer au vote de la loi autorisant le mariage homosexuel ! Il semble évident, surtout pour le brave Laurent - qui n'a apparemment que ça à faire, entre deux déclarations fantaisistes de patrimoine rikiki - qui explique donc sans montrer la moindre trace de rigolisme :



« Ce n'est pas normal, parce que le travail de la loi n'est pas fini. Je suis parlementaire, j'ai un minimum de croyance dans le job que je fais, je ne trouve pas normal que le Larousse s'assoie dessus. »



Oui oui, d'après Lolo, le dictionnaire Larousse s'assoit sur son job, avec son gros popotin plein de définitions. Mariton, l'autre

Don Quichotte des Dictionnaires
député taraudé par ces questions, explique quant à lui que, je cite là aussi (excusez moi c'est consternant mais je vais jusqu'au bout) :



« C'est un mépris de la démocratie. Larousse vient de décider d'anticiper sur le vote ou l'échec du projet de loi sur l'ouverture du mariage aux couples[...]


http://h16free.com/2013/04/14/22656-amusantes-histoires-de-dictionnaires
Posted by Guillaume Nicoulaud     Technology
Innovation 2030

En juillet 1994, Gérard Théry, ingénieur général des télécommunications que beaucoup considèrent comme le père du Minitel, remet son rapport sur les autoroutes de l'information [1] à Édouard Balladur. Dans l'esprit de cet éminent expert cela ne fait aucun doute : le futur réseau devra s'inspirer de l'architecture centralisée du réseau Teletel et c'est aux pouvoirs publics qu'incombent la lourde responsabilité de planifier son développement et d'inciter les acteurs publics et privés - à commencer par France Télécom - à investir massivement dans cette technologie d'avenir. Quant à Internet, la conclusion de Gérard Théry est sans appel : ses limites, écrit-il, « démontrent ainsi qu'il ne saurait, dans le long terme, constituer à lui tout seul, le réseau d'autoroutes mondial. » C'était en 1994 ; vous connaissez la suite.

Lorsque celles et ceux qui ont moins de trente ans aujourd'hui lisent ce monument de colbertisme technocratique, ils commettent en général l'erreur de croire que son auteur était un vieil imbécile incompétent. Rien ne saurait être plus faux. En 1994, Gérard Théry était, de l'avis de tous, l'un des plus éminents spécialistes français du secteur des télécommunications et vous auriez eu toutes les peines du monde à trouver plus compétent que lui. Mais le fait est que M. Théry, malgré son indiscutable compétence technique et un curriculum vitae long comme le bras, était au homme de chair et de sang qui, comme vous et moi, ne pouvait pas prédire l'avenir.

Le mythe de la Pythie

Projetez-vous une vingtaine d'années en arrière, à l'époque où Édouard Balladur commande ce rapport, et posez-vous cette simple question : qui aurait pu prévoir ce qui est advenu depuis ? Lorsque Gérard Théry prédit que « l'ADSL n'offre pas de perspectives d'évolution » (plus de 90% des connexions aujourd'hui), Internet compte une grosse dizaine de millions d'utilisateurs et moins de 3 000 sites [2] et le premier fournisseur d'accès destiné au grand public vient à peine d'ouvrir en France ; le premier réseau GSM de téléphonie mobile français fête tout juste son deuxième anniversaire et moins de deux ménages français sur dix disposent d'un ordinateur personnel (sept sur dix aujourd'hui) ; les modems à bas débit se connectent à grand renfort de « CriiiiBoingBoings » et nous étions encore nombreux[...]


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Posted by Bruno Bertez     Economy/Stock ex.
L'Edito du-Dimanche-21-avril-2013: Le plan secret des maîtres du monde par Bruno Bertez

Il a fallu longtemps, beaucoup de patience, pour implanter l'idée de la répression financière. C'est maintenant chose faite, tout le monde, y compris le grand public, comprend que la politique des Banques Centrales et des gouvernements est une politique de confiscation. Même les médias les plus bornés comprennent et expliquent à leurs lecteurs que les taux d'intérêt nominaux sont nuls, que les taux réel sont négatifs et, bref, qu'ils s'appauvrissent. Ces médias n'en sont pas encore à montrer que les hausse de taxes, de frais, de commissions, qui touchent toutes les formes de placements, vont dans la même direction: celle de la confiscation du capital. Cela viendra.

    Avec cette prise de conscience, le phénomène discret d'entonnoir se précise et s'amplifie. Qu'est-ce que l'effet d'entonnoir? C'est la canalisation des flux financiers, de l'épargne, vers des réceptacles précis, balisés. Un entonnoir, cela collecte large et cela dirige plus étroit. Ce que l'on voit, maintenant que la répression financière est du domaine public, ce sont des incitations à abandonner  les formes d'épargne qui ne rapportent rien et s'érodent au profit de formes qui ont un rendement positif apparent. C'est la fameuse quête du rendement, the « search for yield », la SFY, qui provoque un flux de sortie des placements sans risque vers les placements à risque, comme les actions à haut rendement, les sociétés immobilières à bons dividendes, les emprunts risqués, high yield, etc.

Une digression s'impose. Dans la première phase de la crise de 2008, il y a eu récession financière, les rendements ont été mis à zéro, mais ce n'était pas dans les mêmes conditions ni pour le même objectif. Il s'agissait de faciliter les refinancements des banques en faillite, de drainer les capitaux au profit des Etats. Le grand entonnoir de début de crise avait pour fonction de diriger les flux au profit des gouvernements pour faciliter leur keynésianisme et leur action de soutien des banques.


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Posted by Bruno Bertez     Politics
Politique Friction du Dimanche 21 Avril 2013: Politique, chute de Hollande, attention danger ! par Bruno Bertez

Politique Friction du Dimanche 21 Avril 2013: Politique, chute de Hollande, attention danger ! par Bruno Bertez

La chute de popularité du président français est une mauvaise nouvelle. Même si vous êtes antisocialiste, même si vous avez la rage au ventre de ce que vous avez et allez subir, ne vous réjouissez pas ! C'est une situation de tous les dangers.

    Hollande n'a pas de sang-froid, il l'a montré à chaque fois qu'il a été acculé. Il répond par une initiative malheureuse.
Ainsi quand il a perdu un point contre Mélenchon sur la fiscalité, il a sorti l'imbécillité des 75% confiscatoires.

Ainsi quand il est allé dans les cordes avec l'affaire Cahuzac, il a répondu par l'idiotie de la transparence des patrimoines.

Chaque fois qu'il prend un coup il réagit impulsivement, au jugé... et il juge toujours mal.
Il ne faut pas souhaiter qu'il aille au tapis, car alors, dans le système français, c'est l'aventure. En plus il n'a pas que des amis au PS; certains, sinon beaucoup tirent le tapis pour le faire chuter, ce qui complique les choses et les rend à notre avis très dangereuses.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

Avec 25% de satisfaits dans le derniers sondage IFOP-JDD, il bat un record. Les records c'est toujours spectaculaire. Sarkozy n'était pas descendu aussi bas, sa chute s'était arrêtée à 28%. Le même Sarkozy réapparait dans les sondages comme un rival du président, en compagnie de Marine Le Pen. Voilà qui promet une ambiance délétère, pourrie par le recours, on le voit déjà, aux « affaires ». Elles prolifèrent, les vraies, les fausses, les graves, les bénignes. Peu importe, ceux qui remuent la boue se sentent validés à le faire puisque les hommes sont à terre. La France va baigner dans la fange avec toutes les conséquences sur la position du pays au sein de l'Europe, avec l'impossibilité de gérer, et prendre des décisions fortes faute de légitimité. Le tout avec la perspective d'une récession et d'une forte hausse du chômage.

 

Il n'y a pas de premier ministre de rechange, personne ne représente quoi que ce soit au PS. Il n'y a, de même, personne dans la société civile susceptible de jouer le rôle de technicien et capable de rassembler un tant soit peu. Hollande est allé trop loin dans le délire[...]


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Posted by Philippe Béchade     Economy/Stock ex.
Le cas Apple en dit long sur les marchés actions

- Nous l'évoquions hier : la propagande institutionnelle en faveur des actions (What else?) se déchaîne depuis le plongeon savamment orchestré de l'or.

Cette journée de jeudi a peut-être marqué un pic en terme de récitation de la Pensée Unique par différents gérants et stratèges sur les médias économiques - affirmant que seules les actions sont "sans risque" (regardez ce qui vient d'arriver aux détenteurs de métaux précieux et de matières premières en début de semaine) et que leur rendement est à l'évidence sans rival (regardez la rémunération des OAT à cinq ans émises hier : 0,7300%... une misère).

J'ai profité de mon intervention sur BFM à 17h20 pour rappeler que si nos OAT et les T-Bonds US de maturité 10 ans affichent 1,75% (en faisant la moyenne des quatre dernières séances), l'acheteur est pratiquement assuré de revoir 100% de sa mise de départ - ni la France, ni les Etats-Unis n'ont jamais fait défaut sur leur dette.

Pouvons-nous être certains de revoir en 2023 nos 100 euros investis sur un titre qui rapporte 3,5% aujourd'hui (c'est une moyenne) ?

Avons-nous la moindre assurance qu'il servira le même type de dividende dans cinq ans (c'est déjà très difficile de le prévoir pour des valeurs comme L'Oréal ou LVMH qui ont une bonne visibilité) ? Et qu'en sera-t-il dans 10 ans alors que la fiscalité peut se retrouver notoirement alourdie comme nous le constatons depuis 10 ans en France ?

Nous nous méfions par-dessus tout des consensus qui s'imposent comme une évidence tandis que la réalité de terrain dément la propagande médiatique. L'exemple le plus caricatural nous vient d'Apple : l'entreprise représente une montagne de cash (110 milliards de dollars, ce n'est pas rien), un PER ridiculement faible - même à 700 $ -, un upside (mot valise pour convaincre les gogos qu'une sorte de magie à la hausse s'opère) quasi-illimité.

- Le cas Apple
Rappelez-vous qu'à la mi-septembre 2012, alors qu'Apple venait de franchir les 700 $, 98% des analystes évaluaient l'upside entre +15% et +50%. Les objectifs allaient de 800 $ pour les plus prudents à 1 050 $ à un horizon de 12 mois.

Il "fallait" avoir de l'Apple en portefeuille... et être à l'achat fort sur tout repli vers 650 $, achat massif en cas - très improbable - de test des 620 $.


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Posted by Philippe Béchade     Economy/Stock ex.
Ecoutez ceux qui "savent" sur l'or... et faites juste l'inverse !

- Nous scrutons fébrilement nos graphiques depuis une semaine, cherchant à déterminer ce que le ratio volumes/volatilité induit sur l'évolution de l'or et quels niveaux techniques pourraient se prêter à des rachats tactiques (trois à six mois) ou stratégiques (trois à six ans).

Comme nous l'expliquions hier, "nous ne sommes ni des savants ni des historiens de l'or". Nous accueillons avec beaucoup d'ouverture d'esprit tous les avis que nous trouvons sur internet ou que nos fidèles lecteurs jugent bon de nous adresser.

Nous n'avons pas encore réussi à déterminer ce que l'or fera ces trois prochaines semaines ou ces trois prochains trimestres... mais nous savons d'ores et déjà ce qu'il ne fera pas, et c'est déjà énorme !

L'or n'ira pas à 800 $ ("sa vraie valeur") comme le prétend Mark Hulbert, un des éditorialistes vedettes du Wall Street Journal.

- Comment en sommes-nous si sûr ?
Tout d'abord parce que les meilleurs connaisseurs du métal précieux n'ont jamais eu la prétention de détenir une méthode permettant de fixer sa "vraie valeur".

Il s'agit d'un minerai dont la terre se montre de plus en plus avare et dont le coût d'extraction est de plus en plus élevé. En dehors de rares mines où la teneur reste supérieure à cinq grammes par tonne de roche (prix de revient voisin de 600 $), le coût de production d'une once s'avère le plus souvent supérieur à 1 000 $ (avec des teneurs voisines de 1,5g/tonne)... et à 850 $ en moyenne d'après certains experts.

Nous imaginons difficilement - contrairement à M. Hulbert - une once d'or tombant en-deçà de ses coûts de production. Nous accueillons donc avec beaucoup de scepticisme son jugement selon lequel l'achat d'or est un investissement de "bourrin", d'épargnant mentalement attardé qui n'a rien compris au fonctionnement des monnaies et des circuits financiers "modernes".

Si c'était vrai, Ben Bernanke - qui a tout compris et possède même une longueur d'avance sur le commun des mortels - aurait dû profiter de l'envol du métal précieux au-dessus des 1 500 $ pour liquider les 8 000 tonnes d'or qui constituent le stock de la Fed.

Mais que fait donc la banque centrale américaine avec cette masse de métal inutile et obsolète au fond de ses caves ? S'en sert-elle pour aplatir les liasses de billets qu'elle imprime à raison de quatre milliards de dollars par jour ?

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Posted by Bruno Bertez     Economy/Stock ex.
Mister Market and Doctor Conjoncture du Jeudi 18 Avril 2013: Quelque chose change, les craquements se précisent par Bruno Bertez

Dans notre dernier article sur la chute de l'or, nous avons évoqué la possibilité et la probabilité assez fortes d'un changement en cours dans le paysage économique et financier mondial. La cassure sur l'or nous paraît suffisamment importante pour témoigner d'autre chose que d'un phénomène de marché. Si la monnaie mondiale réelle, la vraie, pas le dollar, mais l'or, chute, cela veut forcément dire quelque chose au sujet de l'état de l'économie réelle.

"When the music stops, in terms of liquidity, things will be complicated. But as long as the music is playing, you've got to get up and dance. We're still dancing," Chuck Prince-Citigroup 2007

    L'une de nos hypothèses est que nous sommes dans une phase de transition. Transition d'une phase du système global à une autre. Les signes, en dehors du comportement du marché de l'or, se multiplient. Ainsi le pétrole décroche fortement et l'on commence à parler de réunion de l'OPEP pour soutenir les prix. Ainsi les matières premières accélèrent leur baisse. Le cuivre en particulier, et vous savez qu'il constitue un indicateur avancé, parait bien malade pour un docteur. Vous savez qu'en langage financier, le cuivre est souvent appelé Docteur Copper.

   Et puis, il y a d'autres chutes aussi symboliques que celle de l'or. Il y a Apple par exemple qui passe sous les 400$. Il y a la bourse allemande qui fait un flash crash inquiétant. En Chine, les mini-krachs localisés sur le crédit se multiplient. La mécanique financière des provinces se grippe. Tout cela constitue certes de petits phénomènes qui ont chacun leur explication, mais qui, comme nous l'avons dit, mettent la puce à l'oreille. Pour nous, cette accumulation constitue une sorte de craquement dans l'édifice.


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Posted by Guillaume Nicoulaud     Economy/Stock ex.
Exception culturelle et taux d'emploi

Depuis 1981, la part des français qui occupent un emploi - c'est-à-dire qui contribuent à la production de richesse de notre économie - est relativement stable autour de 40%. Le maximum a été atteint en 2001 (41,8%) et le minimum en 1994 (39,1%). Les (plus ou moins) 60% restant regroupent les enfants, les retraités et les chômeurs.

Un exercice instructif peut consister à comparer notre situation à celles d'autres pays : pour ce faire, j'utilise les statistiques [1] de la World Economic Outlook database (MàJ oct 2012) du Fonds Monétaire International pour la France et les 28 autres pays pour lesquels les données sont disponibles sur l'ensemble de la période [2].

Voici les résultats :

La courbe bleue représente donc le taux d'emploi [3] de la population française de 1981 à 2013 (les dernières années sont basées sur les estimations du FMI). Les tirets noirs correspondent au taux d'emploi des 28 autres pays (somme des populations employées rapportée à la somme des populations). La courbe blanche est le taux d'emploi moyen des 29 pays (moyenne arithmétique simple) ; elle est encadrée par une zone grisée qui correspond à la moyenne plus ou moins un écart-type. Enfin, les courbes grises indiquent, pour chaque année, les taux d'emploi minimum et maximum du panel (i.e. ce n'est pas toujours le même pays).

Au cas où vous-vous demanderiez où se trouvent les pays du Club Med et, en particulier, les champions toutes catégories de la dette publique (Grèce et Italie), les voici :

On pourra, dans un second temps, disserter sur la part de cette population employée qui travaille (directement ou indirectement) pour l'État, sur le nombre d'heures effectivement travaillées (i.e. voir notamment les congés payés) etc.



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Posted by Philippe Béchade     Economy/Stock ex.
Après les Bitcoins, l'or et l'argent-métal, à qui le tour ?

Nous n'allons pas jouer les savants ni les historiens de l'or - d'autres que nous ont décrit avec talent les spectaculaires fluctuations du métal précieux depuis la création de la Fed -, mais s'il est un seul constat que nous souhaitons partager, c'est que pour la première fois en 100 ans, le coup de tabac s'est déclenché sans catalyseur clairement identifiable.

C'est surtout la première fois que l'or s'effondre une semaine seulement après qu'une banque centrale de premier plan ait annoncé recourir de façon illimitée à la planche à billets.

La Bank of Japan inonde depuis 10 jours la planète de billets de Monopoly, regonfle toutes les bulles d'actifs (dettes souveraines, obligations à hauts rendements, actions et ETF)... et la seule qui éclate, c'est précisément celle qui s'est, aux dires de certains, constituée en réaction face à l'impression de fausse monnaie tous azimuts.

La principale raison avancée par les faussaires - et ceux qui les encensent - c'est qu'il y a beaucoup mieux à faire avec les torrents de liquidités déversées par la BoJ et la Fed que d'acheter un actif qui ne rapporte rien.

Cette posture intellectuelle s'appuie sur la conviction que l'accélération de la croissance est déjà en marche... ce que toutes les dernières statistiques et prévisions officielles démentent, au passage. Mais si par extraordinaire la reprise se faisait trop attendre - une hypothèse à peine imaginable -, alors il est quasiment assuré que la BCE se lancerait à son tour à corps perdu dans l'impression monétaire, comme ses principales consoeurs, les banques centrales à irresponsabilité illimitée.

Autrement dit, pour sortir l'Europe de l'ornière, Mario Draghi n'aurait d'autre choix que de recourir à une stratégie qui ne fonctionne pas depuis plus de 20 ans au Japon et qui ne crée même pas 1,5% de croissance réelle aux Etats-Unis depuis quatre ans (une fois les dépenses de l'Etat déduites des dépenses entièrement financées, comme de juste, par la planche à billets).

Nous entendons de plus en plus de stratèges affirmer que plus les prochaines statistiques en provenance d'Europe seront mauvaises (voire catastrophiques sur le front de l'emploi), plus nous verrons le CAC 40 et l'Euro-Stoxx 50 grimper. Eh oui : cela ne fera qu'accentuer la pression sur la BCE pour qu'elle précipite la monétisation des dettes européennes, ce qui devrait survenir dès cet été, avec ou sans l'assentiment d'Angela Merkel et de la Bundesbank.

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Posted by Guillaume Nicoulaud  
Le culte du cargo

Décidée dès février 1942 par l'amiral Ernest King, la campagne des îles Salomon ne vise pas seulement à bloquer l'avancée de la marine impériale japonaise mais aussi à implanter des bases américaines sur les îles des mers du sud en vue d'une contre-attaque. Une des priorités de King, c'est l'archipel des Nouvelles-Hébrides [1] qui commence à être investie le 29 mars lorsque la US Navy couvre littéralement la baie de Mele, à côté de Port-Vila, de vaisseaux de guerre. Mais c'est surtout à partir du mois de mai, alors que la bataille de mer de corail fait rage, que les opérations vont réellement prendre de l'ampleur : une nuée de marines et seebeas [2] vont littéralement faire doubler la population de l'île Espiritu Santo du jour au lendemain.

En quelques semaines, ce sont ainsi des milliers de tonnes de matériel qui vont être débarquées, des baraquements et des hôpitaux qui vont être construit et toute la logistique d'approvisionnement de l'US Navy qui va se mettre en place. Pour les natifs néo-hébridiens - notamment ceux des îles les plus isolées de l'archipel - une telle profusion est une source continuelle d'émerveillement et ce, d'autant plus que les seabees, bienveillants à leur égard, n'hésitent pas à réquisitionner nourriture et matériel pour les leur donner. C'est dans ce contexte, s'appuyant de vieilles croyances locales, que va se développer le culte du cargo.

Mettez-vous à la place d'un mélanésien : que voyez-vous ? Un américain, s'adressant à un objet métallique [3], demande de quoi nourrir quelques milliers d'hommes pendant un mois et, comme par magie, un bateau livre la commande en quelques jours. Pour les néo-hébridiens qui n'ont pas la moindre idée de la machine de production qui se cache derrière cet appel radio, c'est une corne d'abondance, un miracle qui relève de l'intervention divine. Pour eux qui n'ont jamais quitté leur petit îlot perdu du Pacifique et qui ont dû, jour après jour, travailler dur pour obtenir leurs maigres moyens de subsistance, cette manifestation de la puissance des dieux des seabees va donner lieu à l'émergence d'un véritable culte : il suffit de demander et leurs voeux sont exaucés.

Demandez, vous serez exaucés

Voici maintenant plusieurs siècles que l'émergence du capitalisme moderne nous a permis, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, de nous arracher à la misère séculaire qui caractérisait la vie de nos ancêtres.


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Posted by Guillaume Nicoulaud     Society
Modèle évolutif K

« In three words I can sum up everything I've learned about life - It goes on. »
-- Robert Lee Frost

Nous, homo sapiens, sommes une espèce de la famille des hominidés, une ramification de l'ordre des primates et donc des mammifères placentaires. De toute évidence, nous sommes une espèce particulièrement douée. On a souvent cité ce fameux pouce opposable, notre capacité à coordonner nos actions, notre faculté à échanger et transmettre nos expériences - après tout, peu importe : le fait est que nous sommes, jusqu'à preuve du contraire, l'espèce la plus évoluée de cette planète mais que nous n'en demeurons pas moins une espèce animale.

Comme tous les animaux, nous avons développé - sélection, adaptation ou combinaison des deux - un modèle évolutif propre à assurer la survie de notre espèce. En l'occurrence, et pour retenir la classification proposée par MacArthur et Wilson [1], nous sommes la quintessence du modèle évolutif K.

Collaboration sociale

Contrairement à de nombreuses espèces - en général des animaux de petite taille à courte durée de vie - qui misent sur le nombre de leurs descendants pour compenser le fort taux de mortalité de ces derniers (modèle évolutif r), toute l'histoire de notre espèce tend vers une amélioration de nos conditions de vie qui améliore notre espérance de vie, retarde notre maturité sexuelle et nous pousse à prendre soin de nos enfants.

C'est de cet impératif qu'est née notre cellule sociale la plus élémentaire : la famille. Nous n'avons pas besoin de familles pour nous reproduire ; nous avons besoin de familles pour élever nos enfants, pour les protéger et les nourrir alors qu'ils ne peuvent subvenir eux-mêmes à leurs besoins, pour leur transmettre nos connaissances et nos expériences. C'est, pour suivre Hume [2], probablement de cette forme la plus élémentaire de coopération sociale que découlent toutes les autres.

Nos familles sont un lieu de coopération sociale, de division du travail. Pendant des millénaires et dès leur plus jeune âge, les garçons étaient élevé dans l'idée qu'ils auraient, le jour venu, la lourde responsabilité de subvenir aux besoins de leur future famille tandis que les filles grandissaient dans l'attente du moment où elles seraient appelées à veiller à l'organisation interne du foyer.



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Posted by Spectator     Politics
Petits patrimoines entre amis

Moscovici a donc un patrimoine net de 268KE, à 56 ans et une belle carrière d'énarque derrière lui.
J'hésite entre rires et compassion.
Certes, c'est toujours mieux que surendetté et fiché Banque de France, mais de là à lui confier la gestion économique du pays...

Globalement, le patrimoine de nos sinistres est décevant, voire pathétique. A la limite du crédible, pour certains. Enfin, c'est leurs enfants qui doivent être contents, ils ont dû en recevoir des donations ces derniers jours!

Mention spéciale "winner de l'immobilier" pour Manuel Valls, dont l'appartement à Evry vaut 284KE, pour un emprunt de 306KE. Serait-ce que son voisinage s'est dégradé? des sauvageons en bas de la cage d'escalier?

Le César de l'humour est attribué à Delphine Batho, avec 16KE d'épargne durement accumulée... et 100KE de meubles! Eh Delphine, faut arrêter de passer ses week-end chez habitat!

Question investissement dans les entreprises, à part Fabius qui boursicote (enfin, il a peut-être des mines d'or ou du BX4, faudrait voir le portefeuille), c'est risque zéro sur l'ensemble du gouvernement. Je pense que c'est sage, ils n'y connaissent rien, c'est trop compliqué pour eux. L'économie administrée, c'est plus simple... on fixe les prix, les salaires, les règles et les taxes au doigt mouillé, et roule ma poule.

Au final, aucun ministre ne mentionne de compte offshore, je suis déçu. Je pensais que l'objectif de l'opération était de jouer la totale Transparence. Aurais-je mal compris?

Theme(s): patrimoines cahuzac
Posted by Philippe Béchade     Economy/Stock ex.
Requiem à Chypre

- Outre le fait que le mois d'avril commence par de joyeux "poissons" (depuis dimanche, c'est Pyongyang qui s'y colle avec sa menace atomique), nous avons collecté toute une série de bonnes nouvelles au cours des dernières 24 heures. C'est à tel point que nous ne savons trop par quoi commencer.

Bon, comme nos amis américains ont repris le travail - malgré l'ultimatum nord-coréen - alors que nous finissons de digérer le gigot pascal, nous allons commencer par "le chiffre du jour". Il s'agit de l'indice ISM manufacturier : il a enregistré une chute inattendue de 54,2 vers 51,3, alors que le consensus tablait sur un score inchangé de 54,2.

C'est doublement encourageant. D'abord parce que l'ISM demeure au-dessus du seuil d'expansion des 50... Ensuite parce que c'est tellement plus mauvais que prévu que Wall Street se voit conforté dans l'anticipation d'un QE3 éternel (comme si la série noire des indicateurs publiés jeudi dernier n'y suffisait pas).

Wall Street a cependant cédé du terrain en cette première séance du deuxième trimestre 2013. Mais la bonne nouvelle, c'est que le Dow Jones a inscrit un nouveau record absolu à 14 606 points au cours des premiers échanges - et comme il termine en repli de seulement 0,04% à 14 573 points, on se fiche bien de savoir que le S&P 500 a cédé 0,45% ou que le Russell 2000 ou le Dow Transport ont décroché de 1,45% en moyenne.

Les marchés étaient également ouvertes en Asie (Tokyo a perdu -1,65%) mais tous les yeux étaient braqués vers la Chine où l'indice PMI du secteur manufacturier en mars a rebondi (de 50,1 vers à 50,9). C'est bien moins que prévu puisque le consensus tablait sur 52 après des mois de janvier et février dont l'activité avait été ralentie par les festivités du Nouvel an chinois.

- Revenons en Europe...
Les perspectives continuent de se dégrader en Espagne ; les ventes de détail poursuivent leur effondrement, les ventes de voitures ont chuté de 15% en février. Madrid prévoit désormais une contraction du PIB de 1% en 2013 au lieu d'une contraction de 0,5% lors de ses précédentes prévisions.

Nombre d'économistes anticipent depuis longtemps une récession comprise entre -1,5% et -2% cette année. Le gouvernement de M. Rajoy est encore loin du compte mais il serait en train de négocier un nouvel objectif de déficit budgétaire de 6% du PIB en 2013 auprès de la Commission européenne, au lieu de 4,5% initialement.

[...] http://la-chronique-agora.com/requiem-chypre/
Posted by Guillaume Nicoulaud     Politics
À quoi Kim 3 joue-t-il ?

Il n'aura échappé à personne que Kim Jong-un, le cher leader nord-coréen et troisième représentant de sa lignée dynastique, fait preuve d'une agressivité redoublée ces derniers temps et n'hésite pas à aller jusqu'à menacer les États-Unis d'Amérique de faire usage de son armement nucléaire.

S'il est un point qui fait l'unanimité parmi les spécialistes, c'est qu'une attaque nord-coréenne serait un suicide pur et simple. Je n'ai, à ce jour, pas trouvé un seul commentateur qui parvienne à imaginer le bénéfice que pourraient tirer Kim Jong-un et sa junte d'une telle initiative. D'où l'adjectif le plus souvent associé aux menaces de Pyongyang : « irrationnelles ».

On ne peut, bien sûr, pas complètement écarter l'hypothèse de la folie mais le rasoir d'Ockham nous recommande plutôt de chercher dans la direction d'un objectif tout à fait rationnel :



  • Le chantage : Kim Jong-un menace de mettre la région à feu et à sang et de précipiter la chute de son propre régime pour obtenir de l'aide (de la Chine). Dans l'état actuel des choses, l'Empire du Milieu ne souhaite pas la disparition du régime nord-coréen et pourrait donc acheter le calme de son protégé (lire Guy Sorman).

  • Le suicide : Kim Jong-un cherche lui-même à mettre fin à son propre régime. Implicitement : il n'est pas complètement maître de la situation en interne et pousse sa propre armée - i.e. ses généraux - à commettre une erreur qui devrait leur être fatale.

  • Le complot : la Corée du nord serait en réalité un « ennemi utile » pour les États-Unis et leur permettrait de justifier leur présence militaire en Asie. Les bravades de Pyongyang ne seraient qu'une comédie plus ou moins orchestrée avec l'accord ou la complicité de Washington.

  • Le chiffon rouge : si les États-Unis subventionnent la défense sud-coréenne, c'est essentiellement pour maintenir un semblant de stabilité dans la région. Le régime nord-coréen cherche à leur faire comprendre que l'effet obtenu est exactement inverse.

  • 1984, « la guerre, c'est la paix ». Le maintien de cet état de guerre permanent est une méthode de gestion interne de la dictature : comme dans le roman d'Orwell, cette menace de guerre fictive permet de maintenir la population sous contrôle.

  • Autre chose ?

[...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/04/a-quoi-kim-3-joue-t-il.html