Posted by Philippe Béchade     Economy/Stock ex.
Le tandem Wall Street/Fed n'a plus rien à voir avec l'économie

- Cela fait 48 heures que Paris et les places européennes font du yo-yo dans un corridor de fluctuations de moins de 1% d'amplitude, avec des volumes qui tiendraient dans une sacoche de mobylette. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les opérateurs ne semblent pas très inspirés, et partant de là, pas très motivés.

Mais alors que nous errons dans le brouillard, incertains sur le cap à suivre, voici que surgit - éblouissante - une lumière en provenance de Manhattan. Un phare puissant nous illumine soudain depuis les rives de l'Hudson River.

En comparaison de Gene Peroni - dont il va être beaucoup question dans cette chronique -, la "Statue de la Liberté éclairant le monde" apparait aussi poussive qu'un phare de vélo.

Car Gene Peroni n'est pas n'importe qui. C'est le senior strategist et gérant vedette du cabinet Advisors Asset Management (AAM).

Il s'était tout particulièrement distingué en recommandant l'achat massif de titres Apple au moment du test des 700 $ (le record absolu) en septembre dernier. C'est dire si nous suivons avec la plus extrême attention chacune de ses interviews ou contributions sur CNBC et dans d'autres publications financières.

- La quintessence du permabull
Si vous cherchez la quintessence du permabull, voilà votre homme ! Un indice vient de prendre 30% en quelques mois ? Il renforce sa position. Un titre vient de prendre 100% au cours des 12 derniers mois ? Il double sa position à l'achat, et ainsi de suite.

C'est un esprit rationnel... enfin de ceux qui sont appréciés de Wall Street depuis que les robots algorithmiques font la loi. Et les robots respectent une règle cardinale bien connue des traders : "la tendance est votre alliée" - ce qui implique d'acheter tout ce qui est cher et de négliger ce qui se traîne en fond de classement dans les indices.

Si tout le monde agit avec la même "profondeur d'analyse", c'est gagné. N'importe quelle spirale haussière sera poursuivie jusqu'à ce que la bulle atteigne la taille critique et explose.

Gene Peroni a identifié l'une de ces spirales : après une fine analyse de tous les paramètres (les cours montent sans jamais rebaisser, des résistances historiques ont été franchies, tous les indicateurs techniques sont haussiers), il est convaincu que le Dow Jones va continuer de grimper.

Il prédit un Dow Jones à 15 000 d'ici fin 2013 : pas très excitant, ça nous fait 3% à grappiller... Et, beaucoup plus intéressant, un score de 18 000 en 2015 - juste avant que la Fed ne freine un peu la vitesse de rotation de la planche à billets.

Des journalistes impudents osent objecter que la croissance des bénéfices pourrait ne pas suivre le rythme nécessaire pour justifier la réalisation d'un tel scénario - la faute à une croissance qui peine à prendre de la vitesse et à s'auto-entretenir.

Quelle naïveté ! Quel manque de compréhension des mécanismes de Wall Street ! Gene Peroni rétorque que les marchés ont depuis au moins quatre ans appris à grimper sans qu'il y ait de véritable croissance, sinon entièrement financée à crédit et reposant en grande partie sur les commandes du Pentagone.

[...] http://la-chronique-agora.com/wall-street-fed/
Posted by Bruno Bertez     Politics
Humeur de Loup: Tout est prétexte à plus d'étatisme par Bruno Bertez

Ce que nous voulons souligner, c'est le fait que tout, y compris les dérapages, les vices de l'étatisme, tout est prétexte a organiser une intervention accrue de l'état. 

 On prouve la corruption de ministres ou d'ex ministre et de fonctionnaires et que se passe t il ? On augmente les pouvoirs de l'état et de ses fonctionnaires. 

Le terrorisme a conduit a une étape incroyable, inimaginable de perte de libertés, la crise financière idem, la crise économique idem, la crise de moralité idem, tout va dans le même sens. 

On refuse de voir que les fautes, les détournements, les malhonnêtetés sont produites par le système et que plus on va de l'avant dans ce système, alors plus on contrôle, plus on incite aux fautes et malversations. 

 La vérité est que ce système produit de la faute et du vice de façon exponentielle. 

Ni la droite ni la gauche ne veulent le reconnaitre. 

De la même manière que la hausse idiote, imbécile, scandaleuse des prix du tabac a produit un marché noir considérable, la hausse des taxes, impôts et prélèvements produisent obligatoirement des tentatives d'y échapper. 

Ces gens sont des criminels, ils créent une société de fraudeurs, ils déshonorent le pays.

En modifiant sans cesse les lois, en déplaçant sans cesse le curseur entre ce qui est permis et ce qui est interdit, ils fabriquent une société de criminels.

Nous insistons, car les conséquences de cette évolution sont dramatiques. Le salissement de la société française  a des conséquences morales et politiques considérables. 

Plus un seul débat important, plus une seule parole de bon sens ne parviennent a se frayer un chemin dans ce cloaque de pourriture étatique et para étatique.  Il est faux de dire et de penser que la politique lave plus blanc, la politique salit tout ce qu'elle touche. 

Tous les vrais  problèmes sont escamotés. 

Ce qui devrait être marginal, comme  la fraude devient le principal et cela qui est terrible, insupportable. 

Au lieu de lutter de l'intérieur pour une société saine, efficace, juste, les élites ne songent qu'à une chose, s'échapper: écoeurés de tant de fange. 

Et nos porcs politiques se vautrent dedans, s'ébrouent, s'éclaboussent entre eux avec leur copains coquins de la presse et de la  TV. 

Détournement d'attention, détournements d'énergie, ceux qui se trouvent au milieu de ces affaires sont doublement ou triplement criminels tant les torts à la société sont multiples et profonds: On détruit la citoyenneté.

[...] http://leblogalupus.com/2013/04/10/humeur-de-loup-tout-est-pretexte-a-plus-detatisme-par-bruno-bertez/
Posted by Bruno Bertez     Politics
Politique Friction du Mardi 2 Avril 2013: Classes moyennes, la destruction programmée; l'exemple des allocations familiales par Bruno

Les ballons d'essai lâchés ces derniers jours semblent indiquer que le gouvernement prépare,  ou tente de préparer, un mauvais coup sur les allocations familiales et la politique familiale du pays.

 

   La politique familiale, comme le démontre Fournier, l'ancien président de la SNCF, est la seule politique qui marche. Elle donne les résultats attendus, la France a un taux de natalité moins médiocre que ses voisins. Donc, si elle marche, il faut la casser. Et pour la casser, il faut politiser, égaliser, raboter, au nom de l'égalitarisme répartiteur. Il faut lui faire perdre sa caractéristique de politique destinée à répondre à un besoin. 

Ainsi, un rapport propose de les diviser par quatre pour les familles les plus aisées. Normal, on préfère que ce soient les pauvres qui se reproduisent plutôt que les riches ou aisés, cela fait de la clientèle électorale. Mieux encore, nous proposons, dans le cadre du grand remplacisme, cette politique qui vise à faire remplacer le peuple français par un autre plus docile, nous proposons de supprimer les allocations familiales aux Français pour les concentrer sur les immigrés.  

Ainsi, ils se  reproduiront plus, viendront plus nombreux.  Il n'y aura plus qu'à les rendre dépendants et leur donner le droit de vote, le tour sera joué. 

Lénine avait vu juste quand il conseillait de coincer  « la bourgeoisie », pour lui les classes moyennes, entre les impôts élevés et l'inflation: il voulait empêcher, à la base, cette classe obstacle à la Révolution,  de se reproduire.

 

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

Les classes moyennes sont les plus touchées depuis 40 ans, laminées malgré la mise au travail des femmes. Elles n'arrivent plus à réaliser leur rêve d'une vie confortable, d'éduquer et d'instruire  les  enfants. On  a saboté leur ascenseur social, on a nivelé les études pour noyer les enfants dans la masse de l'illettrisme et de l'acculturation. On confisque maintenant ce par quoi elles peuvent se perpétuer, l'héritage. 

Coincées entres les prélèvements fiscaux sur les  revenus et le  patrimoine, l'épargne et la hausse continue des prix, les classes moyennes sont également laminées entre l'enclume de la kleptocratie et le marteau de  classes de plus en plus populaires. 

La kleptocratie la vole, les classes populaires la dépossèdent. Les premiers écrèment la richesse, le surproduit, tandis que les seconds, pour rester tranquilles, exigent qu'on leur répartisse toujours plus. 

Confisquer ne suffit pas, il faut culpabiliser, humilier. 

Les classes moyennes sont vilipendées pour leur « bourgeoisie », elles travaillent, tentent d'épargner, de conserver dignité et rang.  Et c'est cela aussi qu'il faut détruire. On punit ceux qui travaillent encore dur et on récompense ceux qui ne travaillent pas du tout. On monte, on glorifie les valeurs marginales, on reconnait et encourage les anti-modèles. 

Pendant ce temps, grâce aux diversions, on bail-out les kleptocrates, les ploutocrates et les capitalistes amis du pouvoir.  A la fois par proximité de classe dominante, mais aussi parce que la kleptocratie, c'est ce qui permet de faire tourner le machine des déficits puisque c'est elle qui finance  les Etats. Pas avec son argent bien sûr, avec celui qu'elle reçoit gratuitement de la Banque Centrale, autrement dit, avec le bien commun qu'elle s'approprie. 

[...] http://leblogalupus.com/2013/04/02/politique-friction-du-mardi-2-avril-2013-classes-moyennes-la-destruction-programmee-lexemple-des-allocations-familiales-par-bruno-bertez/
Posted by Georges Kaplan     Economy/Stock ex.
La règle du jeu

Au 31 décembre 2011, alors que la crise grecque battait son plein, le total du bilan de Laiki Bank était équivalent à 188% du PIB chypriote et la banque opérait avec un effet de levier de 55x (voir page 60). Par effet de levier, j'entends ici le total de l'actif rapporté aux fonds propres - un dessin valant mieux qu'un long discours : un levier de 55x, ça ressemble à ça (en millions d'euros) :

Alors que la plupart des commentateurs se demandent comment - Ô, mon Dieu comment ? - le législateur et la myriade d'instances de contrôle qui sont supposées surveiller les banquiers ont pu laisser passer ça, je vais essayer de vous expliquer pourquoi, dans un système bancaire sain et même en l'absence de régulateur, un tel monstre n'aurait jamais dû exister.

Le gambit du capital

Au premier abord, on pourrait penser que les actionnaires de Laiki auraient dû être les premiers à s'alarmer d'une telle situation. Après tout, les 601 millions d'euros de capital qui risquent de partir en fumée au moindre coup de tabac, c'est leur argent. De là, un certain nombre de commentateurs en concluent - conformément aux prédictions de l'effet Dunning-Kruger - que les banquiers sont incompétents et donc, qu'il faut les mettre sous la bienveillante tutelle des politiciens (lesquels ne connaissent des banques que les distributeurs automatiques de liquide). Mais en réalité, il existe une situation dans laquelle utiliser des effets de leviers aussi monstrueux au risque de faire sauter la banque de l'intérieur est parfaitement rationnel du point de vue des actionnaires.

Imaginez que vous soyez le gérant d'une petite Sarl dans laquelle vous avez investi 1 000 euros - ce qui fait que vous n'êtes engagé personnellement qu'à hauteur de ces mêmes 1 000 euros - et que vous décidiez, dans un moment d'enthousiasme débridé, de devenir riche en faisant un énorme pari sur le CAC 40. Votre plan consiste à trouver un créancier qui accepte de vous prêter 999 000 euros de telle sorte que, avec le million d'euro dont vous disposez, vous allez pouvoir acheter 250 contrats futures sur le CAC 40 - soit une exposition totale de 9 282 500 euros à l'heure où j'écris ces lignes (250 x 3 713 x 10) - et gagner 92 825 euros pour chaque point de hausse de l'indice. Avec ce montage simple, vous pouvez gagner des centaines de milliers d'euros si le marché monte et, dans le cas contraire, vous ne perdez que vos 1 000 euros de capital. Admettez-le, c'est tentant : dans ce cas, il est tout à fait rationnel de risquer l'intégralité de votre capital sur un coup de poker.

Évidemment, me direz-vous, il est hautement improbable que vous trouviez un jour un créancier assez stupide pour vous prêter une telle somme alors que non seulement, vous n'avez que 1 000 euro de capital mais qu'en plus, vous vous apprêtez à schpiler [1] comme un laquais sur des contrats futures. Bien sûr, vous avez parfaitement raison : c'est impossible. Sauf si vous êtes une banque.

L'aléa moral

Il se trouve que, depuis des décennies, nos gouvernants et leurs banques centrales se sont mis en tête qu'une banque ne devait pas faire faillite. Entendez-moi bien : il n'est pas ici question, lorsqu'une banque est en difficulté, de sauver ses actionnaires mais ses créanciers, ceux qui lui permettent de s'endetter et, au premier chef, les déposants. Fonds de garantie des dépôts bancaires, lignes de crédit et prises de participations des États, prêts à taux défiants toute concurrence de la banque centrale... Depuis des décennies, les pouvoirs publics - et donc les contribuables - se portent systématiquement garants des dettes de leurs banques et mettent tout en oeuvre pour les créanciers de ces dernières soient à l'abris en cas de faillite.

[...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/03/la-regle-du-jeu.html
Posted by Philippe Béchade     Economy/Stock ex.
Chypre est "sauvée"... mais à quel prix pour la Zone euro ?

- Nous allons nous permettre un peu de méchanceté ce soir après avoir été raillé sur les forums pour la noirceur "findumondiste" des différents rédacteurs de la Chronique Agorasur la crise chypriote.

Ah, c'est qu'ils n'avaient pas le triomphe modeste lundi, les permabulls ! Ils savaient à 99% que l'Europe n'allait pas laisser polluer son système bancaire par quelques trublions avides d'argent russe et qui avaient séduit des investisseurs amateurs de rendements à la Madoff.

"Finie la finance casino", avait lancé un de nos ministres - impliqué dans le dossier chypriote - à la veille du week-end.

"Que les oligarques russes rapatrient ce qu'ils pourront sauver (pas grand-chose a priori vu l'instauration d'un embargo sur les mouvements de capitaux) vers leur mère patrie, l'Europe n'a que faire de cet argent douteux", scande la presse allemande.

"Ces paradis fiscaux qui opèrent dans notre dos n'ont que ce qu'ils méritent", affirment en choeur tous les bien-pensants - qui en profitent pour rappeler que Chypre, c'est 0,2% du PIB européen et qu'on peut fort bien s'en passer.

A quoi bon d'ailleurs leur prêter de l'argent qu'ils ne pourront pas rembourser ?

Sur ce dernier point, nous sommes d'accord avec le consensus des "faiseurs d'opinion". Avec une récession estimée à -20% au cours des deux années à venir, il ne faut pas compter sur l'appareil fiscal pour collecter de quoi rembourser les prêts qui viennent d'être accordés.

Chypre estime déjà ne pas pouvoir restituer en l'état les 2,5 milliards d'euros prêtés par la Russie en 2011, alors imaginez un montant de 10 milliards sans aucun moteur économique pour générer le quart du cash nécessaire... sans compter un risque de bank run qui serait fatal aux finances de l'île.

- Remettons un peu tout cela en question
Mais au fait, nous ne trouvons pas très pertinent l'argument selon lequel les Chypriotes n'ont que ce qu'ils méritent. Ce ne sont pas des auto-stoppeurs ramassés par hasard par le minibus européen et dont on aurait découvert au fil des kilomètres qu'ils ne fument pas que du tabac, qu'ils ne prennent pas une douche tous les jours et qu'ils partent en retraite 10 ans avant les Allemands.

Contrairement à la Grèce où la proximité des Jeux olympiques avait un peu précipité le mouvement, l'Europe a bien pris le temps de faire monter Chypre à bord... Son statut de paradis fiscal méditerranéen et sa proximité avec le Liban, le Proche-Orient et la Russie ne dérangeaient personne.

Certains diplomates se réjouissaient même de pouvoir disposer d'un électron libre qui permettait de bénéficier de passerelles privilégiées avec des pays auprès desquels l'Europe avait du mal à s'imposer comme partenaire. Chypre était considérée comme un intermédiaire bien utile avec de nombreux pays riverains du sud de la Grande bleue.

Peut-être que Nicosie conservera des liens historiques d'amitié avec le Liban par exemple, mais les liens financiers risquent de se distendre très sérieusement avec l'anéantissement du système bancaire local voulu - non... exigé avec force - par Berlin et la BCE.

[...] http://la-chronique-agora.com/chypre-zone-euro/
Posted by Georges Kaplan     Society
Exception culturelle et moralité

Le paysage intellectuel français nous offre toute une palette de moralistes de gauche et de droite qui aiment à fustiger la perte des valeurs et le désordre moral liés, naturellement, aux politiques néolibérales qui auraient été mise en oeuvre en France. Une petite perspective internationale ne faisant jamais de mal, je vous propose quelques statistiques tirées des World Value Survey sur la moralité de nos compatriotes comparée à celle d'un panel de 17 pays développés pour lesquels les données sont disponibles [1].

Lorsqu'on leur demande de juger le fait de réclamer des aides sociales indues, les français sont 42% à estimer que ce n'est « jamais justifiable ». C'est le score le plus faible de notre panel de 18 pays : juste après nous, les coréens du sud sont 47% à condamner formellement cette attitude et aux Pays-Bas, de chiffre atteint 80%. De la même manière, 3,3% de nos compatriotes estiment que la triche aux aides sociales est « toujours justifiable » : seuls les sud-coréens atteignent un score plus élevé (3,4%) tandis que chez nos voisins suisses, italiens et allemands, cette proportion est inférieure à 0,6% des personnes interrogées.

Quant à notre attitude face à la corruption, ce n'est pas beaucoup plus brillant : seuls 63% de nos compatriotes estiment qu'elle n'est « jamais justifiable » ce qui nous place en deuxième place sur 18, juste derrière les suédois (61%) mais loin devant les italiens qui condamnent la corruption à 86%. Ce résultat se confirme avec la proportion de français qui pensent qu'elle est « toujours justifiable » : 1,8%, loin devant les autres et en particulier les italiens - décidément très sensibles sur ce point - qui ne sont que 0,1% à partager cet avis.

Un dernier pour la route [2] : la fraude fiscale. Nous ne sommes que 48% à estimer qu'elle n'est « jamais justifiable » : là aussi, c'est le score le plus faible du panel. Nous sommes suivis par les norvégiens (50%) et ce sont nos amis japonais qui se montrent les plus stricts en la matière avec un score de 80%. À l'opposé, 3,8% des français considèrent que la fraude fiscale est « toujours justifiable » : c'est le chiffre le plus élevé du panel ; les néerlandais, qui arrivent en deuxième place, ne sont que 2,3% à penser la même chose tandis que les sud-coréens et les espagnols ne sont que 0,3%.

Bref, notre société de la défiance est effectivement une société immorale mais - n'en déplaises à nos pourfendeurs de mondialisation - c'est une spécificité bien française : au total, sur les trois critères listés ci-dessus, nous sommes les champions du monde de l'immoralité. Bien sûr, comme le notaient très justement Yann Algan et Pierre Cahuc [3], ce n'est pas une fatalité : c'est notre système qui créé ça depuis la libération ; un système dans lequel, au risque de paraphraser Bastiat, « tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

[...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/03/exception-culturelle-et-moralite.html
Posted by Bruno Bertez     Politics
Politique Friction du Mercredi 13 Mars 2013: Le problème de Hollande, ce n'est pas sa gestion, c'est son élection par Bruno&nb

La presse fait les  gorges chaudes de l'effondrement sans précédent de la cote de popularité du Président Hollande. On est dans des étiages jamais vus avec une approbation de 31% seulement -sondage IPSOS/Le Point (-5 points). 28% des personnes interrogées émettent un jugement plutôt favorable et 3% seulement un jugement très favorable. En revanche , 64% (+5 points) ont un avis défavorable avec 35% plutôt défavorable et 29% très défavorable. 

   Comme le fait remarquer IPSOS, on se situe au niveau record d'impopularité observé depuis la mise en place de l'enquête en janvier 1996. L'institut fait remarquer que ce qui est étrange, c'est une chute de popularité aussi prononcée à quelques mois de l'arrivée au pouvoir. D'ordinaire, les records d'impopularité des Présidents ne sont enregistrés que quelques années après l'élection présidentielle. L'institut fait encore remarquer l'effondrement du soutien des sympathisants socialistes « signe que la confiance dans le Chef de l'Etat se dégrade de façon marquée dans son propre camp. » Petite friandise, nous ne résistons pas au plaisir de souligner le fait que la personnalité la plus appréciée du gouvernement reste Manuel Valls, ministre de l'Intérieur... un comble-.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

La dégradation a été forte, rapide, et elle a porté la cote du Président à des niveaux historiquement sans précédent. Il n'y a pas que la cote, évidemment, pour mesurer l'adhésion à l'action du Président, il y a aussi les commentaires de la presse, les  déclarations des alliés du Front de Gauche et de EELV, il y a aussi les petites phrases de la Première Gauche. En revanche, si l'amertume et le désenchantement sont palpables chez les citoyens, la colère, elle, n'est pas encore là. On le voit dans la fréquentation des manifestations organisées, par exemple, par Mélenchon et les syndicats. Implicitement, tout se passe comme si le peuple comprenait quelque chose que les organisations soi-disant représentatives  ne comprenaient pas.

 Le peuple reste anesthésié, il vit dans une sorte de grève larvée ou une sorte d'exil intérieur. Plus vraiment de motivation, plus véritablement d'espoir. On ne saurait mieux qualifier l'état du sentiment populaire que par le mot « résignation ». 

Quand on voit des mobilisations sociales, et il y en a, même si on en parle peu, en raison du black-out des médias complices, lorsqu'il y a des mobilisations sociales, elles sont très violentes, jusqu'au-boutistes. (Voir l'article d'Hubert Landier dans Atlantico sous le titre: « La radicalité est-elle entre train de devenir le seul mode d'action syndicale »). Le leadership est pris bien souvent par l'extrême-extrême Gauche, la vraie Gauche, celle qui n'a pas participé au rassemblement suicidaire unitaire de Mélenchon. Jusqu'à présent, les diversions mélenchonnistes, l'édredon de la Première Gauche à la soupe, la complaisance des médias, tout cela a fait qu'il n'y a pas de phénomène de tache d'huile. Il y a beau y avoir des opportunités, des occasions, la mayonnaise sociale ne prend pas. 

Mise à part notre analyse fondamentale qui consiste à avancer l'idée que la Gauche conduit le peuple dans une impasse tout à fait volontairement, notre conviction est que tout cela est lié aux conditions paradoxales dans lesquelles François Hollande a été élu. Notre proposition d'analyse est que la chute de popularité de Hollande n'est pas reliée à sa gestion, mais qu'elle est liée à la déception et aux mensonges qui ont entaché son élection. 

[...] http://leblogalupus.com/2013/03/13/politique-friction-du-mercredi-13-mars-2013-le-probleme-de-hollande-ce-nest-pas-sa-gestion-cest-son-election-par-bruno-bertez/
Posted by Georges Kaplan     Economy/Stock ex.
Un homme averti en vaut deux

Techniquement, si la France [1] devait décider de sortir de la zone euro et de réinstaurer un nouveau-nouveau-franc, ça ne poserait pas vraiment de difficulté insurmontable. Dans la mesure où, d'une part, la Banque de France existe toujours et où, d'autre part, le dispositif légal qui permet à l'État de nous imposer l'utilisation de sa monnaie à l'exclusion de toute autre n'a jamais cessé d'exister, remplacer l'euro par une nouvelle version du franc se résume à une simple reniement de nos promesses passées - lesquelles, surtout en politique, n'engagent que ceux qui les ont écouté. Bien sûr, l'opération comporte quelques difficultés d'ordre technique et coûterait sans doute un peu d'argent mais, mon Dieu, rien dont nous ne puissions venir à bout.

En pratique, donc, l'État français pourrait très facilement décider que l'euro n'a plus cours légal en France et le remplacer par le franc avec - par exemple - une parité d'un franc français pour un euro. Au jour et à l'heure dite, vos comptes bancaires ne seraient donc plus libellés en euros mais en francs, les commerçants n'auraient qu'à remplacer un mot par un autre sur leurs étals, aucune modification majeure ne serait nécessaire dans nos systèmes comptables, notre dette publique serait convertie en francs [2] et nous aurions bien le temps d'organiser l'échange de nos pièces et de nos billets comme ce fût le cas, ces dix dernières années, avec nos anciens-nouveaux-francs. Bref, c'est assez facile.

L'objectif, c'est de dévaluer

Ce qui pose problème dans l'hypothèse d'un retour au franc, c'est l'objectif de la manoeuvre. Bien sûr, nous avons tous eu notre compte de marketing politique à ce propos ; on nous a expliqué en long, en large et en travers que l'objectif était de recouvrer notre indépendance nationale, de nous protéger des méfaits de la mondialisation, de rétablir la « vrai » [3] parité de notre devise - que sais-je encore ? Laissons les grands mots à ceux qui en vivent et considérons la réalité concrète qu'ils recouvrent : l'objectif, c'est, sitôt que nous aurons rétabli le cours légal du franc, de le dévaluer.

Soyons bien clairs : je n'extrapole pas plus que je ne verse pas dans la théorie du complot. Les partisans d'un retour au franc l'admettent en général bien volontiers : c'est - au moins à court terme - le principal objectif de la manoeuvre. Par « recouvrer notre indépendance nationale », il faut comprendre « redonner à l'État le moyen de sabrer la valeur de la monnaie dans laquelle il s'est endetté afin de réduire le poids réel de sa dette » ; par « nous protéger des méfaits de la mondialisation », il faut entendre « pratiquer une dévaluation compétitive pour favoriser les exportateurs aux dépens des importateurs » ; par la « vrai » parité de notre devise, il faut entendre une parité nettement inférieure à celle de l'euro aujourd'hui.

Ne vous y trompez pas : lorsque notre estimable camarade Laurent Pinsolle nous explique, avec force références à des papiers de recherche [4], que le nouveau-nouveau-franc ne perdra que 10% par rapport au mark mais s'appréciera face à la lire ou à la peseta, il faut bien comprendre : avant la dévaluation. Après, ce sera une autre paire de manches.

Techniquement, dévaluer le franc sera encore plus simple que d'abandonner l'euro. En substance : il suffit à la Banque de France d'imprimer quelques milliards de francs - ce qui ne coûte rien puisque cette monnaie sera essentiellement électronique - et d'utiliser cet argent pour acheter du dollar américain, du renminbi, du yen ou du mark. Résultat des courses : sauf contremesure des banques centrales concernées, le dollar américain, le renminbi, le yen et le mark s'apprécieront par rapport à l'euro. Naturellement et contrairement à ce que vous avez peut être entendu çà et là, il en ira de même face aux autres monnaies puisque c'est bel est bien la valeur du francs qui baissera ; et il baissera non seulement face aux autres devises mais aussi par rapport aux marchandises et aux services que vous consommez tous les jours - ça s'appelle de l'inflation.

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Posted by Georges Kaplan     Economy/Stock ex.
les créanciers d'oncle Sam

À fin décembre 2012, les principaux créanciers d'oncle Sam ($16,4 trillions de dette dont $11,6 trillions détenus par le public) sont :



  • Avec près de 1,7 trillion à elle seule, la Federal Reserve qui, je le rappelle, reverse ses bénéfices au Trésor des États-Unis. Au cours des 5 dernières années, la Fed a augmenté sa position d'environ 925 milliards ;

  • L'Empire du milieu suit avec 1,2 trillion - principalement des réserves de change - soit une augmentation de 725 milliards en 5 ans ;

  • En troisième position, on trouve le Japon avec 1,1 trillion - mêmes causes, mêmes effets - soit 539 milliards de plus que fin 2007 ;

  • Juste dernière, ce sont les particuliers américains qui, avec 1 trillion, s'adjugent la 4ème place du classement mais talonnent la Fed en termes d'achat au cours des 5 dernières années avec 834 milliards de plus (naturellement, ils paient des impôts fédéraux sur ces investissements) ;

  • En cinquième place, on trouve les fonds d'investissement américains - i.e. les Mutual Funds - qui détiennent 943 milliards de la dette d'oncle Sam et ont augmenté leur position de 561 milliards en 5 ans (très importantes souscriptions sur les fonds obligataires) ;

  • Avec 851 milliards, les fonds de pension n'arrivent qu'en 6ème position ; en 5 ans, ils ont augmenté leurs détention de dette publique US de 452 milliards ;

  • Les banques américaines, enfin, ne détiennent que 599 milliards - soit un peu moins de 4% de la dette publique américaine - dont 529 milliards achetés ces 5 dernières années

[...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/03/les-creanciers-doncle-sam.html
Posted by Bruno Bertez     Politics
Politique Friction du Mardi 5 Mars 2013 : Débat sur l'euro, démocratie, intérêt général par Bruno&n

Montebourg est intervenu avant hier sur Europe 1. Il a demandé que Draghi « commence à dire que l'euro est surévalué ». 

   Voici nos commentaires :

-Montebourg a raison de s'exprimer nonobstant les froncements de sourcils de Moscovici. La Démocratie, c'est cela. Montebourg est au gouvernement parce qu'il représente une tendance ; pour que le principe démocratique soit sauf,  il doit défendre les idées de cette tendance, le fameux « un ministre cela ferme sa gueule ou cela démissionne » est une émanation, une perversion de la logique du pouvoir, pas une émanation de la logique de la démocratie.

-Montebourg est un incapable qui n'a aucune notion d'économie. Il rêve, comme toute la gauche et toute la France, d'un monde sans effort, sans douleur où la compétitivité revient grâce à un coup de baguette magique, par l'avilissement de la monnaie. Il ne comprend, ni les conséquences non voulues des dévaluations, ni les raisons profondes de  la non-compétitivité du système français. Voir notre article où nous démontrons que la non-compétitivité française vient de loin, est enracinée dans l'ordre social et la mauvaise allocation des revenus en général. Mais il faut dire que Gallois n'a pas fait mieux et que le MEDEF fait encore moins bien.

-Montebourg est un opportuniste, court-termiste. Il ne tient pas compte du fait que si la France réussit à se refinancer en ce moment, c'est parce que l'euro inspire confiance. Si la conviction que l'Europe va participer à la guerre des monnaies se répandait, et que l'euro va s'avilir, alors les taux ne seraient pas à ce niveau de faveur, ils seraient bien plus élevés. Non seulement les taux sur le Bund allemand grimperaient, mais le spread entre l'OAT et le Bund s'élargirait. Le tout sans élargissement des exportations françaises car la demande mondiale est faible et surtout la mauvaise spécialisation économique française interdit l'amélioration des parts de marché. Après avoir réclamé la baisse de l'euro, Montebourg serait obligé de faire comme l'ami Beppé, demander,  implorer une restructuration des dettes!

-Montebourg n'a pas de vision d'ensemble, « le tout » lui échappe. En particulier, il ne se rend pas compte que  « Dire que l'euro est surévalué » est inexact. L'euro français, l'euro est surévalué pour la France. Voilà la vérité. Mais il est sous-évalué pour l'Allemagne, tout comme les liquidités sont trop abondantes pour les pays du nord.

La question n'est pas de décréter que l'euro est surévalué mais de s'interroger. Comment avoir une monnaie commune et unique quand l'ensemble monétaire sous-jacent est divergent?

-Montebourg est un socialiste, il trépigne comme un enfant parce que le monde n'est pas comme il le souhaite, il ne cherche pas à résoudre les problèmes du monde réel tel qu'il est. Il cherche à défendre son petit fonds de commerce. Il est évident que sa position de ministre est incompatible avec les choix -de chien crevé au fil de l'eau- de Hollande et le troisième plan de rigueur en préparation.

[...] http://leblogalupus.com/2013/03/05/politique-friction-du-mardi-5-mars-2013-debat-sur-leuro-democratie-interet-general-par-bruno-bertez/
Posted by Bruno Bertez     Society
Stéphane Hessel n'est plus.

Stéphane Hessel n'est plus.

Nous avons croisé Stéphane Hessel. Nous retiendrons son indignation, sa liberté d'expression, son ou ses parcours courageux.

Dans nos catégories habituelles, celles qui distingue les « gens bien », les « pas grand chose » et les « moins que rien  » nous le mettons dans celle des gens bien.

Nous le mettrions aussi dans la catégorie des gens de bonne volonté comme Michel Rocard et Pierre Mendes France. Des gens populaires parce qu'ils ne sont pas vraiment confrontés aux réalités, parce qu'ils exercent des magistères de la parole, ou de l'image. Pierre Mendes France a accumulé les erreurs graves dont celle de 1968, Rocard aux affaires n'a rien accompli, après une chute , il redevenu populaire , un peu façon Abbé Pierre. Est ce que cette présence dans les hit parades autorise leur parole d'influence et les sacralise? Non.

Sur de nombreux sujets, Hessel pensait faux.

Et nous rentrons dans un débat terrible, les gens bien, ceux qui disposent d'un prestige ont ils le droit de mettre leur autorité morale au service de causes ou d'idées douteuses? N'y a t il pas abus, tromperie?

C'est une réflexion que chacun de nous doit mener, à savoir en quoi moralement sommes nous autorisés à influencer la société civile sur des sujets ou notre propre pensée et nos compétences ne nous autorisent pas à prendre la parole. Nous luttons suffisamment contre le règne de l'opinion pour oser poser cette question.

La récupération et la propagande étant ce qu'elles sont, n'y a t il pas abus à utiliser l'estampille de sa notoriété pour valider et propager des idées douteuses? La gauche a conquis le quasi monopole culturel, la tentative des années 80 faite par les intellectuels de droite de reprendre une partie du terrain perdu a échoué.

Est une raison pour tout abandonner ? Pour se laisser terroriser par la bien pensance incarnée par de grandes figures? Nous ne le pensons pas. Il faut reconnaitre les mérites de grands, mais oser s'élever à leur hauteur pour les critiquer, en montrer les limites. C'est presque un devoir, le devoir d'irrespect. Nous le devons à la société et aux générations futures.

Hessel était le produit d'une époque, d'une histoire personnelle, de choix respectables mais en aucun cas il n'est un modèle ou un maitre à penser. Il lui manquait ce qui est essentiel en matière de pensée, la rigueur.

Nous retiendrons sa capacité d'indignation, son activisme et cette phrase:
« la pire des attitudes est l'indifférence » en rendant à Oscar Wilde ce qui appartient a Oscar Wilde.

 Bruno Bertez Le Jeudi 28 Février 2013  

[...] http://leblogalupus.com/2013/03/02/stephane-hessel-nest-plus/
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Sur le CAC 40 comme sur le VIX, il y a du changement !

- Autant l'avouer d'entrée de jeu, nous avions ouvert des yeux grands comme des soucoupes vendredi à 17h35 en découvrant un CAC 40 en hausse de 2,25%. Nous continuons de chercher quelle bonne statistique ou quelle prévision optimiste avait pu provoquer cette bouffée d'euphorie à la veille du week-end.

Mais nous avons cru avoir effectué un saut dans la quatrième dimension ce lundi en découvrant après un quart d'heure de cotation ce même CAC 40 gagnant 1% à 3 745 points avec tout juste 100 million d'euros échangés.

N'importe qui ou n'importe quel hedge fund peut donc manipuler la bourse de Paris à sa guise - avec un budget représentant l'équivalent d'un petit hôtel particulier à Monaco ou d'un duplex avec vue sur Central Park.

Trois heures plus tard, le CAC 40 affichait +2,2% à 3 787 points avec 1,5 milliard d'euros échangés, soit un cumul de 4,5% de hausse en moins de 12 heures de cotation. Il s'agissait d'un score digne d'une performance trimestrielle (il faut théoriquement une succession de bonnes nouvelles économiques à jet continu pour gagner plus de 4% sur un trimestre) avec des niveaux d'activité dignes de la bourse de Budapest.

Mais cela ne résout tout de même pas la question : pourquoi une hausse univoque avec 95% de titres à la hausse vendredi soir puis lundi matin ?

- Toutes les réponses sont là !
Heureusement, l'inspiration nous est venue subitement - ce fut comme une illumination... ou comme on se rappelle soudain de l'endroit improbable où l'on avait égaré ses clés de voiture. Toutes les réponses nous attendaient sur un forum boursier, émanant d'un internaute à qui nous devons rendre un vibrant hommage.

Un observateur éclairé a en effet tout compris et analysé l'actualité du week-end d'une manière beaucoup plus efficace et synthétique que la nôtre. Voici donc sa liste des raisons imparables expliquant la flambée boursière :

- Dégradation de la notation de l'Angleterre par Moody's
- Récession dans l'Eurozone en 2013
- Accroissement des déficits en France en 2014
- PMI chinois en baisse (de 52,3 vers 50,4)
- Pas d'avancées sur la question du fiscal cliff américain
- Hausse du chômage en Europe (dans les 27 pays)
- Chypre en faillite, nouveau président pro-austérité
- Violentes manifestation anti-austérité en Espagne
- Nouvel effondrement du yen lundi matin (sous 124,6/euro)
- Italie potentiellement ingouvernable (c'est maintenant avéré).

Notre internaute ne s'arrête pas là : non content d'avoir listé les 10 causes premières de l'euphorie ambiante, il posait le bon diagnostic pour les semaines, les mois et les trimestres à venir.

 "Les marchés anticipent un règlement de tous ces problèmes pour 2014, le souci est qu'ils avaient déjà anticipé la même chose début en 2012. Et comme rien n'est résolu sur le fond - malgré le verbe magique de Mario Draghi - les investisseurs sont convaincus que les marchés anticiperont début 2014 un règlement pour 2015?.

[...] http://la-chronique-agora.com/sur-cac-40-comme-sur-vix-il-y-a-changement/
Posted by Bruno Bertez     Politics
Politique Friction du Vendredi 22 Février 2013 : Combat de Titan Par Bruno Bertez

Politique Friction du Vendredi 22 Février 2013 : Combat de Titan Par Bruno Bertez

Combat de Titan au singulier car nous sommes loin de combats de titans au pluriel, Montebourg est tout, sauf un titan. Dans notre présent commentaire, nous ne chargerons, ni la France, ni Montebourg, car nous ressentons une certaine humiliation à être ainsi traités publiquement sur la scène internationale. La France se fait ridiculiser, montrer du doigt. Face à un courrier clair, net et sans appel, la réponse alambiquée, inadaptée du ministre, montre l'écart de culture qu'il y a entre le monde des affaires internationales et le monde de la politique français. On touche du doigt de façon très douloureuse d'ailleurs à quelle point la France est, excusez l'expression vulgaire « à côté de la plaque ».

   Nous n'apprécions absolument pas l'attaque en règle de Taylor, le patron de Titan. Mais  nous sommes obligés de reconnaitre qu'il vise juste, qu'il fait mal et que les citoyens français n'ont qu'une chose à faire, mis à part le cocorico du type Montebourg, c'est baisser la tête.

Nous n'apprécions pas le bonnet d'âne que Taylor met sur la tête de s Français, mais ce n'est pas pour cela  que nous critiquons son initiative. Amoureux de la vérité,  nous sommes, à la réflexion, contents qu'il ait osé poser ces problèmes publiquement, qu'il ait osé interpeller la France et ainsi forcer à débat.

Le courrier de Taylor, patron de Titan, est un scandale, au sens propre : il fait trébucher le ministre.

Il faut lire ce courrier. C'est une mise au point claire et nette de ce qu'est le business et de ce qu'est la compétitivité. Pas de fioritures, pas de tournures alambiquées, du direct et du pratique.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

On parle de la durée du travail, on parle de l'esprit au travail, bref, on parle du travail concret, pas du travail abstrait. De ce travail concret qui fait qu'on est productif ou qu'on ne l'est pas.

On parle des salaires, on met les pieds dans le plat, ce qu'évidemment les politiciens français refusent de faire et on souligne l'écart de salaires considérable qui existe entre les pays encore développés, comme la France,  et ceux qui sont en train de les dépasser, la Chine et l'Inde. 

Rien que pour cela, le patron de Titan devrait être félicité, car ce sont des réalités que l'on masque. Pourquoi les masque-t-on ? Parce qu'on fait l'hypocrite, on refuse de contester les choix fondamentaux qui sont fait en faveur de la globalisation et du libre-échange. Tout comme on refuse d'ouvrir les yeux, par exemple, sur l'imbécilité de l'euro pour tous.

Toute personne qui écrit, expose et dévoile la vérité sur ces sujets fait oeuvre utile. 

[...] http://leblogalupus.com/2013/02/22/politique-friction-du-vendredi-22-fevrier-2013-combat-de-titan-par-bruno-bertez/
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Billet Invité du Mercredi 20 Février 2013: Ségolène à la BPI, une France bananière! par Hél

Vous vous souvenez de l'affaire de Michel Sapin, lequel avait trouvé un job pour sa femme et était poursuivi pour prise illégale d'intérêts. On aurait pu ajouter à l'image de ce qui se passe pour les sociétés qu'il s'agissait d'un abus de biens nationaux. Quand un président de société fournit des emplois fictifs à sa famille, c'est un abus de bien social. Est-ce que, lorsque le Président d'un pays, ou le président d'un conseil régional, fournit du travail à sa famille, c'est un abus de bien national ou abus de bien régional, on peut se poser la question. 

Charentaise, je sais à quel point la gestion de Ségolène a été calamiteuse. Dettes, erreurs d'investissements, gaspillage, favoritisme, caractérisent sa gestion. Ce n'est évidemment pas un hasard si elle n'a pas été réélue; les Rochelais ont signifié qu'ils n'en voulaient pas. 

Hélas, Ségolène sort par une porte mais rentre par la fenêtre comme un représentant de commerce éconduit. Faute que les Français lui reconnaissent des compétences, c'est donc le père de ses enfants qu'elle fait chanter qui est obligé de présider à son reclassement. 

On peut s'interroger sur la compétence qu'elle peut avoir en tant que vice-présidente de la BPI, futur fer de lance de l'investissement français. On aimerait connaître ses titres, ses diplômes, ses expériences en matière économique et surtout en la matière la plus pointue, celle qui concerne l'investissement. Car si déjà l'investissement privé est extrêmement difficile et nécessite des compétences exceptionnelles, l'investissement public, c'est encore pire, puisqu'il prétend se substituer au privé et faire mieux que lui. L'exemple du Crédit Lyonnais est-il déjà oublié?

On croit rêver! 

Que l'ancienne patronne de Areva, qui a littéralement planté la société, avec des dégâts qui se chiffrent par milliards, et avec des suspicions plus ou moins légitimes sur l'attitude de son entourage, puisse être  proposée à des postes de responsabilités se comprend encore dans un monde de népotisme, mais que la mère des enfants d'un Président de la République, donc personne très en vue, puisse prétendre à des postes semblables paraît juste digne d'une République bananière. 

On peut se demander ce que vont penser les organes de contrôle, s'il y en a en France, on peut se demander ce que vont penser les ponctionnaires européens qui de près ou de loin vont quelquefois être amenés à co-financer des projets, on peut se demander ce que va penser le marché international de la sélection des compétences dans le pays phare, donneur de leçons mondial, qu'est la France. 

Les abus de biens sociaux c'est à dire nationaux, sont courant à la tête de l'Etat. Mitterrand et ses conseillers de l'Elysée en savent quelque chose, mais on a  passé sous silence, Mitterrand c'est sacré. 

Hélas ou heureusement, ni Ségolène ni Hollande ne sont sacrés.

Où sont les beaux esprits qui se scandalisaient quand Giscard recevait une plaquette de diamants, cadeau d'Etat?

Hélène la Charentaise Le Mercredi  20 février 2013

[...] http://leblogalupus.com/2013/02/21/billet-invite-du-mercredi-20-fevrier-2013-segolene-a-la-bpi-une-france-bananiere-par-helene-la-charentaise/
Posted by Philippe Béchade     Economy/Stock ex.
L'or du Rhin

La chute de l'or survenue vendredi, avec un premier test des 1 600 $ depuis bien longtemps (il faut remonter au 15 août 2012), a suscité de nombreux commentaires. C'était même le deuxième sujet le plus discuté ce lundi après le quitus accordé au Japon et à la Fed pour leur "politique de relance à usage interne".

Le sabordage du yen et du dollar ne saurait être assimilé à une politique de dévaluation compétitive... puisqu'aucun objectif de parité monétaire précis n'est visé. Les membres du G20 sont tombés d'accord sur le fait que ce sont bien les marchés qui décident - mais nous sommes priés de ne pas nous interroger sur leurs motivations.

Revenons-en au métal précieux : de nombreux stratèges (comme ceux de Société Générale et de Goldman Sachs) prédisent une année sombre pour la relique barbare !

L'or va être victime du redémarrage économique des Etats-Unis (avec 0% de croissance au quatrième trimestre et une chute des ventes de détail depuis six semaines, on sent très clairement que les choses s'améliorent, non ?) ainsi que de l'absence d'inflation au cours des six ou neuf prochains mois - enfin, surtout en Europe... malheureusement.

La demande d'or physique a reculé de 4% en 2012. Cette tendance devrait se confirmer en 2013 : le gouvernement indien a imposé de nouvelles taxes sur le métal jaune et la roupie est au plus bas, ce qui pèse clairement sur la demande.

Et puis, une nouvelle fois, pourquoi perdre son temps avec l'or qui ne rapporte rien... alors qu'il y a tellement d'argent à gagner avec les actions et leur fabuleux rendement qui éclipse complètement celui des emprunts d'Etat.

Vendez vos OAT, vendez votre or tant qu'il est encore temps ! La "Grande rotation" au profit des actions ne fait que commencer ; le basculement de l'or sous les 1 600 $ (en direction des 1 500 $) pend au nez de ceux qui s'accrochent sottement à leurs pièces et à leurs lingots.

- Alors... quels objectifs ?
Nous ne serions pas aussi catégoriques sur la question des objectifs. L'or s'inscrit en effet clairement dans un canal baissier, rythmé par un triple sommet déclinant (1 800/1 750/1 700 $) et des creux parfaitement étagés à 1 675/1 640 puis 1 590/1 595 $ si la correction se poursuit ces tous prochains jours.

Il faut tout de même reconnaitre que sous les 1 585 $, le scénario moyen terme ne serait pas très favorable et que le test des 1 500 $ ne saurait dans ce cas être exclu.

Mais nous assisterions dans la foulée à une chute symétrique du pétrole sous les 95 $ en direction des 91 $... Et là, il sera difficile de faire l'impasse sur la dégradation de la conjoncture.

Mais chut ! Personne ne croit que le syndrome de décembre soit durable. La Bundesbank se dit convaincue que l'Allemagne va renouer avec la croissance au premier trimestre 2013, ce qui éviterait le diagnostic d'une récession technique (deux trimestres de contraction du PIB).

[...] http://la-chronique-agora.com/or-du-rhin/