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Le culte du cargo Décidée dès février 1942 par l'amiral Ernest King, la campagne des îles Salomon ne vise pas seulement à bloquer l'avancée de la marine impériale japonaise mais aussi à implanter des bases américaines sur les îles des mers du sud en vue d'une contre-attaque. Une des priorités de King, c'est l'archipel des Nouvelles-Hébrides [1] qui commence à être investie le 29 mars lorsque la US Navy couvre littéralement la baie de Mele, à côté de Port-Vila, de vaisseaux de guerre. Mais c'est surtout à partir du mois de mai, alors que la bataille de mer de corail fait rage, que les opérations vont réellement prendre de l'ampleur : une nuée de marines et seebeas [2] vont littéralement faire doubler la population de l'île Espiritu Santo du jour au lendemain. En quelques semaines, ce sont ainsi des milliers de tonnes de matériel qui vont être débarquées, des baraquements et des hôpitaux qui vont être construit et toute la logistique d'approvisionnement de l'US Navy qui va se mettre en place. Pour les natifs néo-hébridiens - notamment ceux des îles les plus isolées de l'archipel - une telle profusion est une source continuelle d'émerveillement et ce, d'autant plus que les seabees, bienveillants à leur égard, n'hésitent pas à réquisitionner nourriture et matériel pour les leur donner. C'est dans ce contexte, s'appuyant de vieilles croyances locales, que va se développer le culte du cargo. Mettez-vous à la place d'un mélanésien : que voyez-vous ? Un américain, s'adressant à un objet métallique [3], demande de quoi nourrir quelques milliers d'hommes pendant un mois et, comme par magie, un bateau livre la commande en quelques jours. Pour les néo-hébridiens qui n'ont pas la moindre idée de la machine de production qui se cache derrière cet appel radio, c'est une corne d'abondance, un miracle qui relève de l'intervention divine. Pour eux qui n'ont jamais quitté leur petit îlot perdu du Pacifique et qui ont dû, jour après jour, travailler dur pour obtenir leurs maigres moyens de subsistance, cette manifestation de la puissance des dieux des seabees va donner lieu à l'émergence d'un véritable culte : il suffit de demander et leurs voeux sont exaucés. Demandez, vous serez exaucés Voici maintenant plusieurs siècles que l'émergence du capitalisme moderne nous a permis, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, de nous arracher à la misère séculaire qui caractérisait la vie de nos ancêtres. [...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/04/le-culte-du-cargo.html |
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Modèle évolutif K « In three words I can sum up everything I've learned about life - It goes on. » Nous, homo sapiens, sommes une espèce de la famille des hominidés, une ramification de l'ordre des primates et donc des mammifères placentaires. De toute évidence, nous sommes une espèce particulièrement douée. On a souvent cité ce fameux pouce opposable, notre capacité à coordonner nos actions, notre faculté à échanger et transmettre nos expériences - après tout, peu importe : le fait est que nous sommes, jusqu'à preuve du contraire, l'espèce la plus évoluée de cette planète mais que nous n'en demeurons pas moins une espèce animale. Comme tous les animaux, nous avons développé - sélection, adaptation ou combinaison des deux - un modèle évolutif propre à assurer la survie de notre espèce. En l'occurrence, et pour retenir la classification proposée par MacArthur et Wilson [1], nous sommes la quintessence du modèle évolutif K. Collaboration sociale Contrairement à de nombreuses espèces - en général des animaux de petite taille à courte durée de vie - qui misent sur le nombre de leurs descendants pour compenser le fort taux de mortalité de ces derniers (modèle évolutif r), toute l'histoire de notre espèce tend vers une amélioration de nos conditions de vie qui améliore notre espérance de vie, retarde notre maturité sexuelle et nous pousse à prendre soin de nos enfants. C'est de cet impératif qu'est née notre cellule sociale la plus élémentaire : la famille. Nous n'avons pas besoin de familles pour nous reproduire ; nous avons besoin de familles pour élever nos enfants, pour les protéger et les nourrir alors qu'ils ne peuvent subvenir eux-mêmes à leurs besoins, pour leur transmettre nos connaissances et nos expériences. C'est, pour suivre Hume [2], probablement de cette forme la plus élémentaire de coopération sociale que découlent toutes les autres. Nos familles sont un lieu de coopération sociale, de division du travail. Pendant des millénaires et dès leur plus jeune âge, les garçons étaient élevé dans l'idée qu'ils auraient, le jour venu, la lourde responsabilité de subvenir aux besoins de leur future famille tandis que les filles grandissaient dans l'attente du moment où elles seraient appelées à veiller à l'organisation interne du foyer. [...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/04/modele-evolutif-k.html |
![]() | Petits patrimoines entre amis ![]() Moscovici a donc un patrimoine net de 268KE, à 56 ans et une belle carrière d'énarque derrière lui. Globalement, le patrimoine de nos sinistres est décevant, voire pathétique. A la limite du crédible, pour certains. Enfin, c'est leurs enfants qui doivent être contents, ils ont dû en recevoir des donations ces derniers jours! Mention spéciale "winner de l'immobilier" pour Manuel Valls, dont l'appartement à Evry vaut 284KE, pour un emprunt de 306KE. Serait-ce que son voisinage s'est dégradé? des sauvageons en bas de la cage d'escalier? Le César de l'humour est attribué à Delphine Batho, avec 16KE d'épargne durement accumulée... et 100KE de meubles! Eh Delphine, faut arrêter de passer ses week-end chez habitat! Question investissement dans les entreprises, à part Fabius qui boursicote (enfin, il a peut-être des mines d'or ou du BX4, faudrait voir le portefeuille), c'est risque zéro sur l'ensemble du gouvernement. Je pense que c'est sage, ils n'y connaissent rien, c'est trop compliqué pour eux. L'économie administrée, c'est plus simple... on fixe les prix, les salaires, les règles et les taxes au doigt mouillé, et roule ma poule. Au final, aucun ministre ne mentionne de compte offshore, je suis déçu. Je pensais que l'objectif de l'opération était de jouer la totale Transparence. Aurais-je mal compris? |
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Requiem à Chypre - Outre le fait que le mois d'avril commence par de joyeux "poissons" (depuis dimanche, c'est Pyongyang qui s'y colle avec sa menace atomique), nous avons collecté toute une série de bonnes nouvelles au cours des dernières 24 heures. C'est à tel point que nous ne savons trop par quoi commencer. Bon, comme nos amis américains ont repris le travail - malgré l'ultimatum nord-coréen - alors que nous finissons de digérer le gigot pascal, nous allons commencer par "le chiffre du jour". Il s'agit de l'indice ISM manufacturier : il a enregistré une chute inattendue de 54,2 vers 51,3, alors que le consensus tablait sur un score inchangé de 54,2. C'est doublement encourageant. D'abord parce que l'ISM demeure au-dessus du seuil d'expansion des 50... Ensuite parce que c'est tellement plus mauvais que prévu que Wall Street se voit conforté dans l'anticipation d'un QE3 éternel (comme si la série noire des indicateurs publiés jeudi dernier n'y suffisait pas). Wall Street a cependant cédé du terrain en cette première séance du deuxième trimestre 2013. Mais la bonne nouvelle, c'est que le Dow Jones a inscrit un nouveau record absolu à 14 606 points au cours des premiers échanges - et comme il termine en repli de seulement 0,04% à 14 573 points, on se fiche bien de savoir que le S&P 500 a cédé 0,45% ou que le Russell 2000 ou le Dow Transport ont décroché de 1,45% en moyenne. Les marchés étaient également ouvertes en Asie (Tokyo a perdu -1,65%) mais tous les yeux étaient braqués vers la Chine où l'indice PMI du secteur manufacturier en mars a rebondi (de 50,1 vers à 50,9). C'est bien moins que prévu puisque le consensus tablait sur 52 après des mois de janvier et février dont l'activité avait été ralentie par les festivités du Nouvel an chinois. - Revenons en Europe... Nombre d'économistes anticipent depuis longtemps une récession comprise entre -1,5% et -2% cette année. Le gouvernement de M. Rajoy est encore loin du compte mais il serait en train de négocier un nouvel objectif de déficit budgétaire de 6% du PIB en 2013 auprès de la Commission européenne, au lieu de 4,5% initialement. [...] http://la-chronique-agora.com/requiem-chypre/ |
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À quoi Kim 3 joue-t-il ? Il n'aura échappé à personne que Kim Jong-un, le cher leader nord-coréen et troisième représentant de sa lignée dynastique, fait preuve d'une agressivité redoublée ces derniers temps et n'hésite pas à aller jusqu'à menacer les États-Unis d'Amérique de faire usage de son armement nucléaire. S'il est un point qui fait l'unanimité parmi les spécialistes, c'est qu'une attaque nord-coréenne serait un suicide pur et simple. Je n'ai, à ce jour, pas trouvé un seul commentateur qui parvienne à imaginer le bénéfice que pourraient tirer Kim Jong-un et sa junte d'une telle initiative. D'où l'adjectif le plus souvent associé aux menaces de Pyongyang : « irrationnelles ». On ne peut, bien sûr, pas complètement écarter l'hypothèse de la folie mais le rasoir d'Ockham nous recommande plutôt de chercher dans la direction d'un objectif tout à fait rationnel :
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Le tandem Wall Street/Fed n'a plus rien à voir avec l'économie - Cela fait 48 heures que Paris et les places européennes font du yo-yo dans un corridor de fluctuations de moins de 1% d'amplitude, avec des volumes qui tiendraient dans une sacoche de mobylette. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les opérateurs ne semblent pas très inspirés, et partant de là, pas très motivés. Mais alors que nous errons dans le brouillard, incertains sur le cap à suivre, voici que surgit - éblouissante - une lumière en provenance de Manhattan. Un phare puissant nous illumine soudain depuis les rives de l'Hudson River. En comparaison de Gene Peroni - dont il va être beaucoup question dans cette chronique -, la "Statue de la Liberté éclairant le monde" apparait aussi poussive qu'un phare de vélo. Car Gene Peroni n'est pas n'importe qui. C'est le senior strategist et gérant vedette du cabinet Advisors Asset Management (AAM). Il s'était tout particulièrement distingué en recommandant l'achat massif de titres Apple au moment du test des 700 $ (le record absolu) en septembre dernier. C'est dire si nous suivons avec la plus extrême attention chacune de ses interviews ou contributions sur CNBC et dans d'autres publications financières. - La quintessence du permabull C'est un esprit rationnel... enfin de ceux qui sont appréciés de Wall Street depuis que les robots algorithmiques font la loi. Et les robots respectent une règle cardinale bien connue des traders : "la tendance est votre alliée" - ce qui implique d'acheter tout ce qui est cher et de négliger ce qui se traîne en fond de classement dans les indices. Si tout le monde agit avec la même "profondeur d'analyse", c'est gagné. N'importe quelle spirale haussière sera poursuivie jusqu'à ce que la bulle atteigne la taille critique et explose. Gene Peroni a identifié l'une de ces spirales : après une fine analyse de tous les paramètres (les cours montent sans jamais rebaisser, des résistances historiques ont été franchies, tous les indicateurs techniques sont haussiers), il est convaincu que le Dow Jones va continuer de grimper. Il prédit un Dow Jones à 15 000 d'ici fin 2013 : pas très excitant, ça nous fait 3% à grappiller... Et, beaucoup plus intéressant, un score de 18 000 en 2015 - juste avant que la Fed ne freine un peu la vitesse de rotation de la planche à billets. Des journalistes impudents osent objecter que la croissance des bénéfices pourrait ne pas suivre le rythme nécessaire pour justifier la réalisation d'un tel scénario - la faute à une croissance qui peine à prendre de la vitesse et à s'auto-entretenir. Quelle naïveté ! Quel manque de compréhension des mécanismes de Wall Street ! Gene Peroni rétorque que les marchés ont depuis au moins quatre ans appris à grimper sans qu'il y ait de véritable croissance, sinon entièrement financée à crédit et reposant en grande partie sur les commandes du Pentagone. [...] http://la-chronique-agora.com/wall-street-fed/ |
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Humeur de Loup: Tout est prétexte à plus d'étatisme par Bruno Bertez ![]() Ce que nous voulons souligner, c'est le fait que tout, y compris les dérapages, les vices de l'étatisme, tout est prétexte a organiser une intervention accrue de l'état. On prouve la corruption de ministres ou d'ex ministre et de fonctionnaires et que se passe t il ? On augmente les pouvoirs de l'état et de ses fonctionnaires. Le terrorisme a conduit a une étape incroyable, inimaginable de perte de libertés, la crise financière idem, la crise économique idem, la crise de moralité idem, tout va dans le même sens. On refuse de voir que les fautes, les détournements, les malhonnêtetés sont produites par le système et que plus on va de l'avant dans ce système, alors plus on contrôle, plus on incite aux fautes et malversations. La vérité est que ce système produit de la faute et du vice de façon exponentielle. Ni la droite ni la gauche ne veulent le reconnaitre. De la même manière que la hausse idiote, imbécile, scandaleuse des prix du tabac a produit un marché noir considérable, la hausse des taxes, impôts et prélèvements produisent obligatoirement des tentatives d'y échapper. Ces gens sont des criminels, ils créent une société de fraudeurs, ils déshonorent le pays. En modifiant sans cesse les lois, en déplaçant sans cesse le curseur entre ce qui est permis et ce qui est interdit, ils fabriquent une société de criminels. Nous insistons, car les conséquences de cette évolution sont dramatiques. Le salissement de la société française a des conséquences morales et politiques considérables. Plus un seul débat important, plus une seule parole de bon sens ne parviennent a se frayer un chemin dans ce cloaque de pourriture étatique et para étatique. Il est faux de dire et de penser que la politique lave plus blanc, la politique salit tout ce qu'elle touche. Tous les vrais problèmes sont escamotés. Ce qui devrait être marginal, comme la fraude devient le principal et cela qui est terrible, insupportable. Au lieu de lutter de l'intérieur pour une société saine, efficace, juste, les élites ne songent qu'à une chose, s'échapper: écoeurés de tant de fange. Et nos porcs politiques se vautrent dedans, s'ébrouent, s'éclaboussent entre eux avec leur copains coquins de la presse et de la TV. Détournement d'attention, détournements d'énergie, ceux qui se trouvent au milieu de ces affaires sont doublement ou triplement criminels tant les torts à la société sont multiples et profonds: On détruit la citoyenneté. [...] http://leblogalupus.com/2013/04/10/humeur-de-loup-tout-est-pretexte-a-plus-detatisme-par-bruno-bertez/ |
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Politique Friction du Mardi 2 Avril 2013: Classes moyennes, la destruction programmée; l'exemple des allocations familiales par Bruno ![]() Les ballons d'essai lâchés ces derniers jours semblent indiquer que le gouvernement prépare, ou tente de préparer, un mauvais coup sur les allocations familiales et la politique familiale du pays.
La politique familiale, comme le démontre Fournier, l'ancien président de la SNCF, est la seule politique qui marche. Elle donne les résultats attendus, la France a un taux de natalité moins médiocre que ses voisins. Donc, si elle marche, il faut la casser. Et pour la casser, il faut politiser, égaliser, raboter, au nom de l'égalitarisme répartiteur. Il faut lui faire perdre sa caractéristique de politique destinée à répondre à un besoin. Ainsi, un rapport propose de les diviser par quatre pour les familles les plus aisées. Normal, on préfère que ce soient les pauvres qui se reproduisent plutôt que les riches ou aisés, cela fait de la clientèle électorale. Mieux encore, nous proposons, dans le cadre du grand remplacisme, cette politique qui vise à faire remplacer le peuple français par un autre plus docile, nous proposons de supprimer les allocations familiales aux Français pour les concentrer sur les immigrés. Ainsi, ils se reproduiront plus, viendront plus nombreux. Il n'y aura plus qu'à les rendre dépendants et leur donner le droit de vote, le tour sera joué. Lénine avait vu juste quand il conseillait de coincer « la bourgeoisie », pour lui les classes moyennes, entre les impôts élevés et l'inflation: il voulait empêcher, à la base, cette classe obstacle à la Révolution, de se reproduire. PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT: Les classes moyennes sont les plus touchées depuis 40 ans, laminées malgré la mise au travail des femmes. Elles n'arrivent plus à réaliser leur rêve d'une vie confortable, d'éduquer et d'instruire les enfants. On a saboté leur ascenseur social, on a nivelé les études pour noyer les enfants dans la masse de l'illettrisme et de l'acculturation. On confisque maintenant ce par quoi elles peuvent se perpétuer, l'héritage. Coincées entres les prélèvements fiscaux sur les revenus et le patrimoine, l'épargne et la hausse continue des prix, les classes moyennes sont également laminées entre l'enclume de la kleptocratie et le marteau de classes de plus en plus populaires. La kleptocratie la vole, les classes populaires la dépossèdent. Les premiers écrèment la richesse, le surproduit, tandis que les seconds, pour rester tranquilles, exigent qu'on leur répartisse toujours plus. Confisquer ne suffit pas, il faut culpabiliser, humilier. Les classes moyennes sont vilipendées pour leur « bourgeoisie », elles travaillent, tentent d'épargner, de conserver dignité et rang. Et c'est cela aussi qu'il faut détruire. On punit ceux qui travaillent encore dur et on récompense ceux qui ne travaillent pas du tout. On monte, on glorifie les valeurs marginales, on reconnait et encourage les anti-modèles. Pendant ce temps, grâce aux diversions, on bail-out les kleptocrates, les ploutocrates et les capitalistes amis du pouvoir. A la fois par proximité de classe dominante, mais aussi parce que la kleptocratie, c'est ce qui permet de faire tourner le machine des déficits puisque c'est elle qui finance les Etats. Pas avec son argent bien sûr, avec celui qu'elle reçoit gratuitement de la Banque Centrale, autrement dit, avec le bien commun qu'elle s'approprie. [...] http://leblogalupus.com/2013/04/02/politique-friction-du-mardi-2-avril-2013-classes-moyennes-la-destruction-programmee-lexemple-des-allocations-familiales-par-bruno-bertez/ |
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La règle du jeu Au 31 décembre 2011, alors que la crise grecque battait son plein, le total du bilan de Laiki Bank était équivalent à 188% du PIB chypriote et la banque opérait avec un effet de levier de 55x (voir page 60). Par effet de levier, j'entends ici le total de l'actif rapporté aux fonds propres - un dessin valant mieux qu'un long discours : un levier de 55x, ça ressemble à ça (en millions d'euros) : Alors que la plupart des commentateurs se demandent comment - Ô, mon Dieu comment ? - le législateur et la myriade d'instances de contrôle qui sont supposées surveiller les banquiers ont pu laisser passer ça, je vais essayer de vous expliquer pourquoi, dans un système bancaire sain et même en l'absence de régulateur, un tel monstre n'aurait jamais dû exister. Le gambit du capital Au premier abord, on pourrait penser que les actionnaires de Laiki auraient dû être les premiers à s'alarmer d'une telle situation. Après tout, les 601 millions d'euros de capital qui risquent de partir en fumée au moindre coup de tabac, c'est leur argent. De là, un certain nombre de commentateurs en concluent - conformément aux prédictions de l'effet Dunning-Kruger - que les banquiers sont incompétents et donc, qu'il faut les mettre sous la bienveillante tutelle des politiciens (lesquels ne connaissent des banques que les distributeurs automatiques de liquide). Mais en réalité, il existe une situation dans laquelle utiliser des effets de leviers aussi monstrueux au risque de faire sauter la banque de l'intérieur est parfaitement rationnel du point de vue des actionnaires. Imaginez que vous soyez le gérant d'une petite Sarl dans laquelle vous avez investi 1 000 euros - ce qui fait que vous n'êtes engagé personnellement qu'à hauteur de ces mêmes 1 000 euros - et que vous décidiez, dans un moment d'enthousiasme débridé, de devenir riche en faisant un énorme pari sur le CAC 40. Votre plan consiste à trouver un créancier qui accepte de vous prêter 999 000 euros de telle sorte que, avec le million d'euro dont vous disposez, vous allez pouvoir acheter 250 contrats futures sur le CAC 40 - soit une exposition totale de 9 282 500 euros à l'heure où j'écris ces lignes (250 x 3 713 x 10) - et gagner 92 825 euros pour chaque point de hausse de l'indice. Avec ce montage simple, vous pouvez gagner des centaines de milliers d'euros si le marché monte et, dans le cas contraire, vous ne perdez que vos 1 000 euros de capital. Admettez-le, c'est tentant : dans ce cas, il est tout à fait rationnel de risquer l'intégralité de votre capital sur un coup de poker. Évidemment, me direz-vous, il est hautement improbable que vous trouviez un jour un créancier assez stupide pour vous prêter une telle somme alors que non seulement, vous n'avez que 1 000 euro de capital mais qu'en plus, vous vous apprêtez à schpiler [1] comme un laquais sur des contrats futures. Bien sûr, vous avez parfaitement raison : c'est impossible. Sauf si vous êtes une banque. L'aléa moral Il se trouve que, depuis des décennies, nos gouvernants et leurs banques centrales se sont mis en tête qu'une banque ne devait pas faire faillite. Entendez-moi bien : il n'est pas ici question, lorsqu'une banque est en difficulté, de sauver ses actionnaires mais ses créanciers, ceux qui lui permettent de s'endetter et, au premier chef, les déposants. Fonds de garantie des dépôts bancaires, lignes de crédit et prises de participations des États, prêts à taux défiants toute concurrence de la banque centrale... Depuis des décennies, les pouvoirs publics - et donc les contribuables - se portent systématiquement garants des dettes de leurs banques et mettent tout en oeuvre pour les créanciers de ces dernières soient à l'abris en cas de faillite. [...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/03/la-regle-du-jeu.html |
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Chypre est "sauvée"... mais à quel prix pour la Zone euro ? - Nous allons nous permettre un peu de méchanceté ce soir après avoir été raillé sur les forums pour la noirceur "findumondiste" des différents rédacteurs de la Chronique Agorasur la crise chypriote. Ah, c'est qu'ils n'avaient pas le triomphe modeste lundi, les permabulls ! Ils savaient à 99% que l'Europe n'allait pas laisser polluer son système bancaire par quelques trublions avides d'argent russe et qui avaient séduit des investisseurs amateurs de rendements à la Madoff. "Finie la finance casino", avait lancé un de nos ministres - impliqué dans le dossier chypriote - à la veille du week-end. "Que les oligarques russes rapatrient ce qu'ils pourront sauver (pas grand-chose a priori vu l'instauration d'un embargo sur les mouvements de capitaux) vers leur mère patrie, l'Europe n'a que faire de cet argent douteux", scande la presse allemande. "Ces paradis fiscaux qui opèrent dans notre dos n'ont que ce qu'ils méritent", affirment en choeur tous les bien-pensants - qui en profitent pour rappeler que Chypre, c'est 0,2% du PIB européen et qu'on peut fort bien s'en passer. A quoi bon d'ailleurs leur prêter de l'argent qu'ils ne pourront pas rembourser ? Sur ce dernier point, nous sommes d'accord avec le consensus des "faiseurs d'opinion". Avec une récession estimée à -20% au cours des deux années à venir, il ne faut pas compter sur l'appareil fiscal pour collecter de quoi rembourser les prêts qui viennent d'être accordés. Chypre estime déjà ne pas pouvoir restituer en l'état les 2,5 milliards d'euros prêtés par la Russie en 2011, alors imaginez un montant de 10 milliards sans aucun moteur économique pour générer le quart du cash nécessaire... sans compter un risque de bank run qui serait fatal aux finances de l'île. - Remettons un peu tout cela en question Contrairement à la Grèce où la proximité des Jeux olympiques avait un peu précipité le mouvement, l'Europe a bien pris le temps de faire monter Chypre à bord... Son statut de paradis fiscal méditerranéen et sa proximité avec le Liban, le Proche-Orient et la Russie ne dérangeaient personne. Certains diplomates se réjouissaient même de pouvoir disposer d'un électron libre qui permettait de bénéficier de passerelles privilégiées avec des pays auprès desquels l'Europe avait du mal à s'imposer comme partenaire. Chypre était considérée comme un intermédiaire bien utile avec de nombreux pays riverains du sud de la Grande bleue. Peut-être que Nicosie conservera des liens historiques d'amitié avec le Liban par exemple, mais les liens financiers risquent de se distendre très sérieusement avec l'anéantissement du système bancaire local voulu - non... exigé avec force - par Berlin et la BCE. [...] http://la-chronique-agora.com/chypre-zone-euro/ |
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Exception culturelle et moralité Le paysage intellectuel français nous offre toute une palette de moralistes de gauche et de droite qui aiment à fustiger la perte des valeurs et le désordre moral liés, naturellement, aux politiques néolibérales qui auraient été mise en oeuvre en France. Une petite perspective internationale ne faisant jamais de mal, je vous propose quelques statistiques tirées des World Value Survey sur la moralité de nos compatriotes comparée à celle d'un panel de 17 pays développés pour lesquels les données sont disponibles [1]. Lorsqu'on leur demande de juger le fait de réclamer des aides sociales indues, les français sont 42% à estimer que ce n'est « jamais justifiable ». C'est le score le plus faible de notre panel de 18 pays : juste après nous, les coréens du sud sont 47% à condamner formellement cette attitude et aux Pays-Bas, de chiffre atteint 80%. De la même manière, 3,3% de nos compatriotes estiment que la triche aux aides sociales est « toujours justifiable » : seuls les sud-coréens atteignent un score plus élevé (3,4%) tandis que chez nos voisins suisses, italiens et allemands, cette proportion est inférieure à 0,6% des personnes interrogées. Quant à notre attitude face à la corruption, ce n'est pas beaucoup plus brillant : seuls 63% de nos compatriotes estiment qu'elle n'est « jamais justifiable » ce qui nous place en deuxième place sur 18, juste derrière les suédois (61%) mais loin devant les italiens qui condamnent la corruption à 86%. Ce résultat se confirme avec la proportion de français qui pensent qu'elle est « toujours justifiable » : 1,8%, loin devant les autres et en particulier les italiens - décidément très sensibles sur ce point - qui ne sont que 0,1% à partager cet avis. Un dernier pour la route [2] : la fraude fiscale. Nous ne sommes que 48% à estimer qu'elle n'est « jamais justifiable » : là aussi, c'est le score le plus faible du panel. Nous sommes suivis par les norvégiens (50%) et ce sont nos amis japonais qui se montrent les plus stricts en la matière avec un score de 80%. À l'opposé, 3,8% des français considèrent que la fraude fiscale est « toujours justifiable » : c'est le chiffre le plus élevé du panel ; les néerlandais, qui arrivent en deuxième place, ne sont que 2,3% à penser la même chose tandis que les sud-coréens et les espagnols ne sont que 0,3%. Bref, notre société de la défiance est effectivement une société immorale mais - n'en déplaises à nos pourfendeurs de mondialisation - c'est une spécificité bien française : au total, sur les trois critères listés ci-dessus, nous sommes les champions du monde de l'immoralité. Bien sûr, comme le notaient très justement Yann Algan et Pierre Cahuc [3], ce n'est pas une fatalité : c'est notre système qui créé ça depuis la libération ; un système dans lequel, au risque de paraphraser Bastiat, « tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » [...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2013/03/exception-culturelle-et-moralite.html |
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Politique Friction du Mercredi 13 Mars 2013: Le problème de Hollande, ce n'est pas sa gestion, c'est son élection par Bruno&nb ![]() La presse fait les gorges chaudes de l'effondrement sans précédent de la cote de popularité du Président Hollande. On est dans des étiages jamais vus avec une approbation de 31% seulement -sondage IPSOS/Le Point (-5 points). 28% des personnes interrogées émettent un jugement plutôt favorable et 3% seulement un jugement très favorable. En revanche , 64% (+5 points) ont un avis défavorable avec 35% plutôt défavorable et 29% très défavorable. Comme le fait remarquer IPSOS, on se situe au niveau record d'impopularité observé depuis la mise en place de l'enquête en janvier 1996. L'institut fait remarquer que ce qui est étrange, c'est une chute de popularité aussi prononcée à quelques mois de l'arrivée au pouvoir. D'ordinaire, les records d'impopularité des Présidents ne sont enregistrés que quelques années après l'élection présidentielle. L'institut fait encore remarquer l'effondrement du soutien des sympathisants socialistes « signe que la confiance dans le Chef de l'Etat se dégrade de façon marquée dans son propre camp. » Petite friandise, nous ne résistons pas au plaisir de souligner le fait que la personnalité la plus appréciée du gouvernement reste Manuel Valls, ministre de l'Intérieur... un comble-. PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT: La dégradation a été forte, rapide, et elle a porté la cote du Président à des niveaux historiquement sans précédent. Il n'y a pas que la cote, évidemment, pour mesurer l'adhésion à l'action du Président, il y a aussi les commentaires de la presse, les déclarations des alliés du Front de Gauche et de EELV, il y a aussi les petites phrases de la Première Gauche. En revanche, si l'amertume et le désenchantement sont palpables chez les citoyens, la colère, elle, n'est pas encore là. On le voit dans la fréquentation des manifestations organisées, par exemple, par Mélenchon et les syndicats. Implicitement, tout se passe comme si le peuple comprenait quelque chose que les organisations soi-disant représentatives ne comprenaient pas. Le peuple reste anesthésié, il vit dans une sorte de grève larvée ou une sorte d'exil intérieur. Plus vraiment de motivation, plus véritablement d'espoir. On ne saurait mieux qualifier l'état du sentiment populaire que par le mot « résignation ». Quand on voit des mobilisations sociales, et il y en a, même si on en parle peu, en raison du black-out des médias complices, lorsqu'il y a des mobilisations sociales, elles sont très violentes, jusqu'au-boutistes. (Voir l'article d'Hubert Landier dans Atlantico sous le titre: « La radicalité est-elle entre train de devenir le seul mode d'action syndicale »). Le leadership est pris bien souvent par l'extrême-extrême Gauche, la vraie Gauche, celle qui n'a pas participé au rassemblement suicidaire unitaire de Mélenchon. Jusqu'à présent, les diversions mélenchonnistes, l'édredon de la Première Gauche à la soupe, la complaisance des médias, tout cela a fait qu'il n'y a pas de phénomène de tache d'huile. Il y a beau y avoir des opportunités, des occasions, la mayonnaise sociale ne prend pas. Mise à part notre analyse fondamentale qui consiste à avancer l'idée que la Gauche conduit le peuple dans une impasse tout à fait volontairement, notre conviction est que tout cela est lié aux conditions paradoxales dans lesquelles François Hollande a été élu. Notre proposition d'analyse est que la chute de popularité de Hollande n'est pas reliée à sa gestion, mais qu'elle est liée à la déception et aux mensonges qui ont entaché son élection. [...] http://leblogalupus.com/2013/03/13/politique-friction-du-mercredi-13-mars-2013-le-probleme-de-hollande-ce-nest-pas-sa-gestion-cest-son-election-par-bruno-bertez/ |
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Un homme averti en vaut deux Techniquement, si la France [1] devait décider de sortir de la zone euro et de réinstaurer un nouveau-nouveau-franc, ça ne poserait pas vraiment de difficulté insurmontable. Dans la mesure où, d'une part, la Banque de France existe toujours et où, d'autre part, le dispositif légal qui permet à l'État de nous imposer l'utilisation de sa monnaie à l'exclusion de toute autre n'a jamais cessé d'exister, remplacer l'euro par une nouvelle version du franc se résume à une simple reniement de nos promesses passées - lesquelles, surtout en politique, n'engagent que ceux qui les ont écouté. Bien sûr, l'opération comporte quelques difficultés d'ordre technique et coûterait sans doute un peu d'argent mais, mon Dieu, rien dont nous ne puissions venir à bout. En pratique, donc, l'État français pourrait très facilement décider que l'euro n'a plus cours légal en France et le remplacer par le franc avec - par exemple - une parité d'un franc français pour un euro. Au jour et à l'heure dite, vos comptes bancaires ne seraient donc plus libellés en euros mais en francs, les commerçants n'auraient qu'à remplacer un mot par un autre sur leurs étals, aucune modification majeure ne serait nécessaire dans nos systèmes comptables, notre dette publique serait convertie en francs [2] et nous aurions bien le temps d'organiser l'échange de nos pièces et de nos billets comme ce fût le cas, ces dix dernières années, avec nos anciens-nouveaux-francs. Bref, c'est assez facile. L'objectif, c'est de dévaluer Ce qui pose problème dans l'hypothèse d'un retour au franc, c'est l'objectif de la manoeuvre. Bien sûr, nous avons tous eu notre compte de marketing politique à ce propos ; on nous a expliqué en long, en large et en travers que l'objectif était de recouvrer notre indépendance nationale, de nous protéger des méfaits de la mondialisation, de rétablir la « vrai » [3] parité de notre devise - que sais-je encore ? Laissons les grands mots à ceux qui en vivent et considérons la réalité concrète qu'ils recouvrent : l'objectif, c'est, sitôt que nous aurons rétabli le cours légal du franc, de le dévaluer. Soyons bien clairs : je n'extrapole pas plus que je ne verse pas dans la théorie du complot. Les partisans d'un retour au franc l'admettent en général bien volontiers : c'est - au moins à court terme - le principal objectif de la manoeuvre. Par « recouvrer notre indépendance nationale », il faut comprendre « redonner à l'État le moyen de sabrer la valeur de la monnaie dans laquelle il s'est endetté afin de réduire le poids réel de sa dette » ; par « nous protéger des méfaits de la mondialisation », il faut entendre « pratiquer une dévaluation compétitive pour favoriser les exportateurs aux dépens des importateurs » ; par la « vrai » parité de notre devise, il faut entendre une parité nettement inférieure à celle de l'euro aujourd'hui. Ne vous y trompez pas : lorsque notre estimable camarade Laurent Pinsolle nous explique, avec force références à des papiers de recherche [4], que le nouveau-nouveau-franc ne perdra que 10% par rapport au mark mais s'appréciera face à la lire ou à la peseta, il faut bien comprendre : avant la dévaluation. Après, ce sera une autre paire de manches. Techniquement, dévaluer le franc sera encore plus simple que d'abandonner l'euro. En substance : il suffit à la Banque de France d'imprimer quelques milliards de francs - ce qui ne coûte rien puisque cette monnaie sera essentiellement électronique - et d'utiliser cet argent pour acheter du dollar américain, du renminbi, du yen ou du mark. Résultat des courses : sauf contremesure des banques centrales concernées, le dollar américain, le renminbi, le yen et le mark s'apprécieront par rapport à l'euro. Naturellement et contrairement à ce que vous avez peut être entendu çà et là, il en ira de même face aux autres monnaies puisque c'est bel est bien la valeur du francs qui baissera ; et il baissera non seulement face aux autres devises mais aussi par rapport aux marchandises et aux services que vous consommez tous les jours - ça s'appelle de l'inflation. [...] |
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les créanciers d'oncle Sam À fin décembre 2012, les principaux créanciers d'oncle Sam ($16,4 trillions de dette dont $11,6 trillions détenus par le public) sont :
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Politique Friction du Mardi 5 Mars 2013 : Débat sur l'euro, démocratie, intérêt général par Bruno&n ![]() Montebourg est intervenu avant hier sur Europe 1. Il a demandé que Draghi « commence à dire que l'euro est surévalué ». Voici nos commentaires : -Montebourg a raison de s'exprimer nonobstant les froncements de sourcils de Moscovici. La Démocratie, c'est cela. Montebourg est au gouvernement parce qu'il représente une tendance ; pour que le principe démocratique soit sauf, il doit défendre les idées de cette tendance, le fameux « un ministre cela ferme sa gueule ou cela démissionne » est une émanation, une perversion de la logique du pouvoir, pas une émanation de la logique de la démocratie. -Montebourg est un incapable qui n'a aucune notion d'économie. Il rêve, comme toute la gauche et toute la France, d'un monde sans effort, sans douleur où la compétitivité revient grâce à un coup de baguette magique, par l'avilissement de la monnaie. Il ne comprend, ni les conséquences non voulues des dévaluations, ni les raisons profondes de la non-compétitivité du système français. Voir notre article où nous démontrons que la non-compétitivité française vient de loin, est enracinée dans l'ordre social et la mauvaise allocation des revenus en général. Mais il faut dire que Gallois n'a pas fait mieux et que le MEDEF fait encore moins bien. -Montebourg est un opportuniste, court-termiste. Il ne tient pas compte du fait que si la France réussit à se refinancer en ce moment, c'est parce que l'euro inspire confiance. Si la conviction que l'Europe va participer à la guerre des monnaies se répandait, et que l'euro va s'avilir, alors les taux ne seraient pas à ce niveau de faveur, ils seraient bien plus élevés. Non seulement les taux sur le Bund allemand grimperaient, mais le spread entre l'OAT et le Bund s'élargirait. Le tout sans élargissement des exportations françaises car la demande mondiale est faible et surtout la mauvaise spécialisation économique française interdit l'amélioration des parts de marché. Après avoir réclamé la baisse de l'euro, Montebourg serait obligé de faire comme l'ami Beppé, demander, implorer une restructuration des dettes! -Montebourg n'a pas de vision d'ensemble, « le tout » lui échappe. En particulier, il ne se rend pas compte que « Dire que l'euro est surévalué » est inexact. L'euro français, l'euro est surévalué pour la France. Voilà la vérité. Mais il est sous-évalué pour l'Allemagne, tout comme les liquidités sont trop abondantes pour les pays du nord. La question n'est pas de décréter que l'euro est surévalué mais de s'interroger. Comment avoir une monnaie commune et unique quand l'ensemble monétaire sous-jacent est divergent? -Montebourg est un socialiste, il trépigne comme un enfant parce que le monde n'est pas comme il le souhaite, il ne cherche pas à résoudre les problèmes du monde réel tel qu'il est. Il cherche à défendre son petit fonds de commerce. Il est évident que sa position de ministre est incompatible avec les choix -de chien crevé au fil de l'eau- de Hollande et le troisième plan de rigueur en préparation. [...] http://leblogalupus.com/2013/03/05/politique-friction-du-mardi-5-mars-2013-debat-sur-leuro-democratie-interet-general-par-bruno-bertez/ |