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La bonne finance ![]() Je trouve notre ami David Desgouilles un peu dur avec ce pauvre Sapin. Oui, bien sûr, cette histoire de « bonne finance » qui serait devenue son amie prête à sourire (ou à pleurer, c'est selon) mais c'est qu'il n'est pas dans une situation facile notre ministre ! Résumons : 1 - Il a déjà près de 2 000 milliards d'euros de dettes sur le dos [1]. Juste pour bien fixer les idées, ça représente à peu près un an et neuf mois de revenus de l'ensemble de nos administrations publiques. 2 - Cette année et pour la quarantième année consécutive, nos gouvernants ont décidé d'exécuter un budget en déficit : 70,6 milliards d'euros qu'il va bien falloir trouver quelque part parce que sans ça, l'État ne sera tout simplement pas en mesure d'honorer ses engagements [2]. 3 - Rajoutez à cela les dettes anciennes que nous allons devoir rembourser cette année et ce sont 173 milliards d'euros que notre bon Sapin va devoir emprunter cette année pour boucler son budget. Une paille ! 4 - Sachant, naturellement, qu'il est hors de question de réduire les dépenses : à plus de 57% du PIB l'année dernière, le niveau le plus élevé jamais atteint en temps de paix, il semble qu'il y ait consensus : ça n'est pas assez. Alors bien sûr, vous me direz qu'il suffirait d'augmenter les impôts. Sauf que voilà : avec une des pressions fiscales les plus élevées au monde, un certain nombre de signes assez inquiétants donnent à croire que toute augmentation d'impôt réduirait les recettes fiscales. Eh oui : entre les entreprises qui mettent la clé sous la porte, les contribuables qui se délocalisent, l'économie informelle qui prolifère et ceux qui lèvent le pied, bêtement, ça laisse des trous dans la caisse. On pourrait aussi procéder, comme autrefois, à un grand emprunt national et demander au moutontribuable de prêter directement son bas de laine à l'État. Ils y ont pensé figurez-vous et Nicolas Sarkozy y avait pensé avant eux : sauf qu'en y réfléchissant sérieusement, ils ont réalisé que ça coûterait beaucoup plus cher qu'en passant par les marchés. Typiquement, la dernière fois que l'État a emprunté de l'argent sur dix ans, les vilains marchés le lui ont prêté à 1,77% : record historique ! C'est ballot hein ? Enfin, il y a aussi la méthode qui consiste à sortir de l'euro et à faire tourner la planche à billet en assortissant le tout d'un [...] http://ordrespontane.blogspot.fr/2014/07/la-bonne-finance.html |