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Le mot en B Au 30 juin, le résultat net par action sur un an glissant s'établit à $1.67 et le titre, coté sur le Nasdaq, clôture à $36.81 ce qui nous donne un Price-to-Earnings ratio de l'ordre de 22. Même pour une entreprise en bonne santé dans le domaine des technologies de l'information, c'est un peu cher ; à titre de comparaison, le S&P 500 affiche un PER de 16.5. C'était l'idée qu'on se faisait assez communément de la valorisation d'Apple le 30 juin 2005, il y a dix ans exactement, à l'époque où l'iPhone n'était encore que le Project Purple, un projet ultrasecret qui n'a pris sa forme définitive que quatre mois plus tôt. Un peu cher pensait-on. Eh bien on se trompait. Le 30 juin 2005, vous auriez pu payer l'action Apple cent fois ces bénéfices et vous en sortir avec un rendement annuel de plus de 18% - plus de trois fois le S&P 500 sur la même période. Évidemment, un analyste qui, il y a dix ans de cela, se serait lancé dans une estimation de la valeur intrinsèque d'Apple aurait dû prévoir l'iPhone - officiellement présenté en janvier 2007 - et le succès phénoménal qu'il a connu depuis (près de 70% des ventes de la firme de Cupertino au dernier pointage). Autant le dire clairement : personne - pas même Steve Jobs - n'aurait été capable de faire ça. Même pas à peu près. Voici les faits : l'estimation de la valeur intrinsèque d'une entreprise repose (i) un scénario de revenus futurs et (ii) le choix plus ou moins arbitraire d'un taux d'actualisation. En d'autres termes, c'est la combinaison d'un exercice de prédiction impossible et de modèles (le CAPM) dont on sait avec certitude qu'ils ne [...] http://ordrespontane.tumblr.com/post/122856014761/le-mot-en-b |